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UNDERWATER

Une équipe scientifique sous-marine fait face à un tremblement de terre. Sous l’eau, ils vont devoir essayer de survivre.

Critique du film

Underwater, comme son nom l’indique habilement, est un film qui se déroule intégralement…sous l’eau. Un titre franc, direct et évident, qui met surtout en avant une chose : les gens à la tête de ce projet n’avaient pas pour objectif de faire dans l’originalité. Pour preuve, son pitch tout à fait lambda sorti tout droit des années 80, sorte de croisement entre Alien(s) et Abyss pour le meilleur, et M.A.L. : Mutant Aquatique en Liberté et Leviathan pour le pire.

Mais là où le projet pouvait se démarquer du tout venant et intéresser le cinéphile, c’est en voyant que les rênes avaient été confiés à William Eubank, un jeune cinéaste indépendant auparavant auteur de deux longs-métrages de science-fiction aussi ambitieux sur le fond que la forme (Space Time : l’ultime Odyssée en 2011, puis The Signal en 2014), et dont on pouvait attendre un minimum de soin apporté à son film.
Autre élément qui interloquait : le fait de retrouver au casting des pointures internationales telles que Kristen Stewart et Vincent Cassel, pourtant peu habituées à tourner dans de telles productions de genre.

Malheureusement, et malgré tous les efforts de ce petit monde, le film s’avère raté. La faute à une phase de post-production qu’on imagine problématique, quasiment trois ans ayant séparé la fin de tournage et la sortie effective dans les salles. Entre temps, la Fox (distributeur du film) a été rachetée par Disney, et l’on se doute bien que cela n’a pas été sans conséquence sur le produit fini.

Comment expliquer autrement ce début totalement précipité et chaotique, soutenu par une voix-off qui semble là uniquement pour combler les vides – technique bien connue des films en galère ? Le film n’a commencé que depuis cinq minutes, et nous voilà déjà plongés dans le chaos et l’action la plus frénétique. On ne sait pas qui est où, qui fait quoi, ni comment ni pourquoi, tant pis il faut que ça aille vite et que ça fasse du bruit pour que l’audience se sente immédiatement impliquée – c’est en tout cas ce que Fox et Disney semblent croire. S’en suit une présentation bancale de personnages dont on aura bien du mal à retenir le nom, et après environ dix minutes de film, on a déjà l’impression d’assister bel et bien à un naufrage : celui du film. Par-dessus tout ça, rajoutez T.J. Miller et ses punchlines jamais drôles (de toute façon, tout film avec T.J. Miller se voit attribué automatiquement une pénalité de deux points) et on se dit que ces 90 minutes sous-marines vont s’avérer très longues, y compris pour les spectateurs les plus indulgents.

Heureusement, Eubank a du talent à revendre, notamment sur le plan formel : bien aidé par une photo très soignée de Bojan Bazelli (déjà à l’œuvre sur A Cure for Life et Peter & Elliott le Dragon), une partition aux sonorités étranges composée par le duo Marco Beltrami/Brandon Roberts, et par l’implication physique de « K-Stew », le cinéaste parvient à distiller dans son film quelques petites touches d’angoisse et de claustrophobie. Pas de quoi se réveiller la nuit, mais on sent que le cinéaste avait tout de même pour ambition de donner une certaine ampleur mythologique à son film. Notamment lorsqu’une créature à l’influence clairement lovecraftienne fait son apparition, permettant à Eubank de créer quelques visions purement cauchemardesques qui font leur petit effet.

Au final, Underwater ne dépasse pas le statut de petite série B (malgré son budget confortable de 80 millions de dollars) pouvant ravir les fans de cinéma de genre ; mais même pour ceux-là, il y a peu de chances que le film reste longtemps dans les mémoires.

Bande-annonce

8 janvier 2020 – De William Eubank, avec Kristen Stewart, Vincent Cassel




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