featured_the-laundromat

THE LAUNDROMAT

Après une fraude à l’assurance, une veuve découvre que deux avocats planqués au Panama ont monté une gigantesque escroquerie.

Critique du film

Au cours de l’année 2016 éclatait l’affaire des « Panama Papers », révélant avec fracas l’existence de sociétés off-shores appartenant à de nombreuses personnalités médiatiques (issues de la politique, du sport, des médias…). Avec The Laundromat, Steven Soderbergh évoque ce scandale avec une adaptation du livre Secrecy World, par le journaliste Jake Bernstein. L’occasion de rempiler avec Netflix après High flying bird, pour livrer cette fois une comédie corrosive, avec un casting particulièrement solide : Gary Oldman, Antonio Banderas, Meryl Streep, mais aussi Sharon Stone et David Schwimmer.

S’appuyant sur le script de Scott Z. Burns, à qui l’on doit notamment The Informant ! (qui retrace un autre fait divers sur des malversations financières), il cherche à retrouver son mojo dans la lignée de Ocean’s Eleven et Logan Lucky, affranchi des impératifs économiques grâce à la puissante plateforme. Après une présentation ponctué d’un accueil mitigé à la Mostra de Venise, le nouveau long-métrage du cinéaste productif débarque en ce mois d’octobre dans les salons des abonnés.

Avocats véreux, millionnaires prêts à tout, arnaque à l’assurance et blanchiment d’argent, The laundromat épingle les dérives du capitalisme, alors qu’une veuve cherche à obtenir son dû après la disparition tragique de son mari. Son obstination met alors en péril l’effrayante impunité avec laquelle ces manipulateurs agissent sous le regard complice de certaines autorités, resserrant les liens de ces vautours prêts à tout pour protéger leurs précieux magots et leur mode de vie.

Le film fonctionne-t-il au-delà de ses intentions ? En partie. The laundromat assume sa théâtralité et joue régulièrement la carte de l’ironie, profitant de son casting en or pour modeler des personnages délicieusement détestables du côté des vautours et d’attachantes victimes broyées par ce système impitoyable. Mais cette comédie satirique inspirée de faits tristement peine à faire rire autrement que jaune tant ce qui se joue à l’écran peut écœurer alors que les plus riches deviennent chaque année de plus en plus riches et la précarité ne cesse de croitre. Quand l’appât du gain écrase l’humain, la tristesse se cache souvent derrière l’humour de façade. Enfin, son scénario décousu, l’inégalité des segments et la succession de séquences donnant parfois l’impression d’une juxtaposition de sketchs pourront avoir raison de la patience de certains curieux tandis que les plus réticents aux récits financiers passeront probablement leur tour, à juste titre…

Bande-annonce

18 octobre 2019 – De Steven Soderbergh, avec Gary Oldman, Antonio Banderas, Meryl Streep




%d blogueurs aiment cette page :