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TALL GIRL

La fiche

Réalisé par Nzingha Stewart – Avec Ava Michelle, Griffin Gluck, Luke Eisner… – Comédie – Etats-Unis – 13 septembre 2019 – 1h41

Gabriela, une citadine, participe au concours « Win An Inn ». Elle se retrouve propriétaire d’une maison en ruine qu’il faut réparer. La jeune femme doit collaborer avec le charmant mais détestable entrepreneur local. Le partenariat professionnel va petit à petit se transformer en un début d’histoire d’amour…

La critique du film

Les comédies de bahut ont le vent en poupe sur Netflix, toujours plus décidé à chouchouter son coeur de cible de plus en plus évident : les 15-20 ans. Après les pseudo-intrigues romantiques autour d’une appli de rencards (The perfect date), d’une cabine à baisers (The kissing booth) et des bluettes sentimentales à deux balles (See you yesterday), Tall girl cherche à prendre un peu de hauteur en explorant des thématiques telles que l’acceptation de soi et la confiance, pour faire écho au ressenti de bon nombre d’adolescents au collège ou au lycée.

Au coeur de l’intrigue, une jeune femme de seize ans d’un mètre quatre-vingt-cinq. « Il faut faire face à l’adversité », lui conseille ses parents mais aussi ses copines agacées par les blagues vaseuses des autres élèves. L’adversité de Jodi ? Si vous ne l’avez pas bien compris, c’est qu’elle est beaucoup trop grande pour son âge. Il parait que ses camarades la surnomment «LeBron» ou «Gratte-ciel» (même nous n’entendons jamais ces surnoms proférés, à l’exception de Jodi elle-même) et elle le vit mal. Elle a d’ailleurs beaucoup de mal à s’imaginer sortir avec un garçon plus petit qu’elle malgré la convoitise acharnée de son ami d’enfance, fidèle porteur de caisse en bois.

La tête haute ?

Alors que la révélation de la bande-annonce de Tall Girl, cet été, a été assez accueillie avec virulence par la horde sur Twitter (pour des raisons évidentes), bon nombre de voix se sont élevées pour questionner la pertinence d’un tel choix et les problématiques de représentation à l’écran. Le harcèlement scolaire est un véritable problème de société, aux Etats-Unis comme en Europe, et en faire le sujet d’une comédie progressiste n’était pas condamnable – même si l’héroïne est une superbe blonde au physique pas vraiment disgrâcieux.

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C’est alors qu’arrive l’élément sentiment qui fait virer (rapidement) le récit vers des questionnements sentimentaux : un étudiant suédois, Stig, débarque à l’école et capte immédiatement l’attention de Jodi. Et c’est ainsi que Tall girl finit par passer totalement à côté de son sujet et de cumuler les mauvaises idées. Pire, les dialogues tombent dans l’imbécilité avec des tirades douteuses (voire dangereuses pour les adolescents en plein rejet de leur propre corps).

Comparé à d’autres propositions récentes de la plateforme, Tall Girl ne parait pas aussi mauvais en termes de « plaisir coupable » que ses prédécesseurs mais faire de ceux-ci un étalon de comparaison n’est guère révélateur tant les abonnés ont été nourris à la médiocrité depuis un certain temps. Vaguement ennuyeux, rarement drôle et aussi romantique qu’un roman-photo, Tall girl se laisse suivre d’un seul oeil comme n’importe quel « Netflix movie« .

Pour ce qui est de la polémique, elle n’avait en revanche pas vraiment lieu d’être. Car même si la vie de Jodi n’est pas aussi difficile qu’elle le croit – sa version de l’adversité parait minime en comparaison à celle vécue par d’innombrables autres – le film ne vise effectivement rien de plus que l’évocation de la question de confiance et d’image de soi que tout le monde endure au lycée, notamment pour les jeunes femmes, souvent mal à l’aise face à l’évolution de leurs corps. Rien de plus, rien de moins. L’ultime question demeure surtout : pourquoi se révolter aussi violemment pour un film aussi négligeable ?



Bande-annonce

 Sur Netflix le 13 septembre




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