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SHORT VACATION

Quatre collégiennes se voient confier un devoir d’été par le professeur qui s’occupe du club de photographie dont elles sont les uniques membres : immortaliser “la fin du monde”. La bande de copines décide de prendre le métro et de partir à l’aventure tout au bout de la ligne 1, voir si cela ressemble à la fin du monde…

Critique du film

Fraîchement arrivée, une jeune collégienne se joint à un trio d’amies inscrites au club de photographie, alors que l’année scolaire touche à sa fin. Leur professeur leur donne un devoir de vacances : utiliser chacune leur appareil photo jetable pour effectuer 27 photos sur le thème « la fin du monde ». D’abord peu enclines à répondre à cette assignation, les quatre filles décident de profiter de l’une de leurs journées estivales pour se rendre tout au bout la ligne 1 de Séoul, espérant y découvrir le bout du monde.

Pour leur premier long-métrage, Short vacation, le duo KWON Min-pyo et SEO Hansol a eu les honneurs de la Berlinale, avant sa première française à l’occasion de l’incontournable rendez-vous parisien du cinéma coréen, le FFCP. Le tandem de cinéastes livre une belle évocation des amitiés adolescentes avec ce périple qui conduit nos quatre protagonistes sur des territoires inconnus, elles les citadines qui considèrent la campagne proche de Séoul comme la « fin » du monde. Les réalisateurs coréens offrent à voir le monde à hauteur d’adolescentes, à cet âge où les personnalités se forgent, ce moment de l’existence où l’on regarde ses souvenirs (déjà), avec mélancolie lorsqu’il s’agit d’évoquer un grand-parent que l’on n’a pas ou peu connu, ou avec amusement en reparlant des « garçons » qui les embêtaient à l’école élémentaire.

Short vacation film

Alors que leur expédition prend un tournant imprévu au crépuscule de cette journée de découverte, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes mais la solidarité qui les unit devient un beau rempart face à l’angoisse. Cette célébration de l’amitié et de l’innocence réchauffe le coeur, entre leurs clichés improbables mais irrésistibles, leurs instants de doutes et leurs mésaventures. Si leurs échanges verbaux prêtent parfois à sourire, ils apportent souvent un éclairage particulier sur l’appréhension du monde par ces quatre collégiennes. En reprenant la structure du road-movie mêlé de récit initiatique, le duo de cinéastes raconte aussi la perte de repères de cette jeunesse coréenne qui ne sait plus où aller, ainsi que cette vie rurale, si proche et si loin à la fois, où le temps semble s’être arrêté, tels ces photographies qui figent la mémoire et les lieux.

Indéniablement, Short vacation a le charme fantastique des premières aventures qui créeront d’inoubliables souvenirs, des interdits que l’on n’ose transgresser, des bêtises d’enfant que l’on a toujours envie de faire sans les assumer totalement, et des petites phobies primaires qui nous poursuivent parfois jusqu’à l’âge adulte. Il raconte aussi avec délicatesse, humour et mélancolie ce pan de l’existence où l’on prend conscience que rien n’est durable et que vieillir devient un problème. Un beau et attendrissant voyage improvisé qui forge les liens de cette attachante bande de filles, porté par un regard de cinéastes miraculeusement bienveillant.

Bande-annonce

Festival du Film Coréen à Paris




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