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LE SENS DE LA FÊTE

Comédie éventée

Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd’hui c’est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d’habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l’orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie… Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d’émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu’à l’aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête.

Humour champagne.

Après l’immense carton du très réussi Intouchables, Toledano et Nakache avaient remis le couvert avec Omar pour un Samba gentiment consensuel qui manquait autant de fond que de mise en scène. Mettant de côté les nobles sentiments de la gauche caviar, le duo de réalisateurs revient au film de troupe, qui les avait révélés avec l’attachant Nos jours heureux – avec Rouve et Sy, déjà. 

Après les sans-papiers, il est question d’esprit entrepreneur – de quoi ravir la France en marche – dans Le sens de la fête où un mariage va virer au fiasco malgré la débauche d’énergie de Max, le traiteur pas si intraitable incarné par un Jean-Pierre Bacri fidèle à lui-même mais en pleine forme. Avec son équipe de bras cassés, le brave pré-retraité ne pourra empêcher le désastre qui s’annonce pour la mariée et son imbuvable époux (Benjamin Lavernhe, excellent). 

La belle rythmique des dialogues et l’hétérogénéité de la distribution pléthorique offrent d’emblée deux atouts conséquents. Malheureusement, le bât blesse lorsqu’il s’agit de trouver une véritable osmose alors que chacun récite sa participation sans prise de risque : Macaigne fait du Macaigne, Rouve du Rouve, Lellouche du Lellouche… L’accumulation de personnages devient un boulet dont les deux acolytes ne parviennent à s’affranchir, prisonniers d’une galerie de personnages écrasante et, du coup, insuffisamment travaillée, cantonnant Kevin Azaïs, Judith Chemla et Suzanne Clément à de la figuration. Les scènes s’enchaînent, artificiellement raccrochées les unes aux autres, sur fond de percussions jazzy (Birdman fait des émules !).

Rieuse mais superficielle, un brin poussive et moins festive que prévue, la dernière réalisation d’Eric Toledano et Olivier Nakache avance en terrain balisé et cherche son allure de croisière sans parvenir à un mariage des gen(re)s abouti. Si la comédie pince-sans rire fait mouche lorsqu’elle confronte Max aux aléas du management et aux exigences crispantes du marié, celle-ci loupe le coach sur le versant de « l’aventure humaine » et s’étouffe progressivement sur un scénario sur-écrit, à la longue aussi coupe-faim qu’un feuilleté aux anchois.

La fiche

LE SENS DE LA FÊTE
Réalisé par Eric Tolédano et Olivier Nakache
Avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche…
France – Comédie
Sortie : 4 octobre 2017
Durée : 
117 min  




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