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KAAMELOTT – PREMIER VOLET

Le tyrannique Lancelot-du-Lac et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon et l’avènement de la résistance. Arthur parviendra-t-il à fédérer les clans rebelles, renverser son rival, reprendre Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne ?

Critique du film

Cette fois, on y est, Kaamelott arrive enfin au cinéma. Les réservations enregistrées dès les avant-premières sont à la hauteur de la patience dont ont dû faire preuve les fans de la saga après que la sortie du film fût plusieurs fois annoncée puis repoussée. Alors, Alexandre Astier a-t-il réussi son passage du petit au grand écran ? Passé le plaisir de retrouver la troupe et les personnages, nous sommes plutôt restés sur notre faim.  

Il faut reconnaître à Alexandre Astier une qualité, la fidélité. On retrouve avec grand bonheur la « famille » Kaamelott telle qu’on l’a connue à la télévision. On a connu assez d’adaptations de succès théâtraux ou télévisuels qui modifiaient leurs distributions au profit d’un certain vedettariat pour ne pas le souligner et s’en réjouir. Le nom de Franck Pitiot ne vous dit peut-être rien, mais si on cite Perceval, son visage apparaît immédiatement en même temps qu’un large sourire barre le vôtre. Ils sont tous là : Karadoc (Jean-Christophe Humbert), Guenièvre (Anne Girouard) , Merlin (Jacques Chambon) et compagnie. C’est un régal de les retrouver, comme c’est un bonheur de les entendre dire ces répliques qui forgent leurs personnages, dans cette langue inimitable, gouailleuse et anachronique, joyeusement inventive.

Vanité du pouvoir

De ce point de vue, le film n’a rien perdu de ce qui faisait le sel de la série. Dès les premières séquences, on note sans surprise que la production cinématographique offre un terrain de jeu élargi au petit monde arthurien. Mercenaires et pirates se disputent la conquête d’un roi Arthur déchu et esclavagisé. C’est un long parcours de reconquête qui attend Arthur Pendragon, d’autant plus cahoteux qu’il se dessine contre sa volonté. La vanité du pouvoir a toujours été au coeur de Kaamelott, on la retrouve ici au centre du récit.

Passée une première demi heure assez enlevée, les problèmes commencent. Mouvements de caméras systématiques, photographie tapageuse, champs contrechamps avec raccords de lumière hasardeux, la mise en scène se révèle pauvre, la direction artistique (costumes, décors) plus clinquante qu’inspirée. Le montage semble avoir été trop souvent attendu comme une bouée de sauvetage. La conduite du récit se perd dans de multiples temporalités, abusant d’ellipses. Les séquences finissent par se succéder accentuant le sentiment de confusion. Si le film n’est jamais ennuyeux, on finit par abandonner toute tentative de saisir une quelconque identité visuelle. Plusieurs scènes alimentent un récit en flash-back sensé nous renseigner sur la psychologie d’Arthur,  elles semblent n’exister que pour illustrer la partition musicale romantique (la BO est signée Alexandre Astier himself) se posant elle même en contrepoint des envolées tonitruantes accompagnant la veine épique du film. 

Le projet semble avoir confondu envergure et outrecuidance, souffle et boursouflure. Bien sûr, il demeure jusqu’au bout des scènes réussies (la partie de Robobrol, l’attaque musicale des Burgondes) mais elles ne sont pas suffisantes à dissiper le sentiment d’incompréhension qui a fini par nous gagner. Nous avons trop de respect pour cette équipe pour ne pas attendre, dès le deuxième volet, la grande comédie d’aventure que le phénomène Kaamelott mérite. 

Bande-annonce

21 juillet 2021 – De et avec Alexandre Astier, et Lionnel AstierAlain Chabat




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