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FREEDOM

Dans la campagne cambodgienne, Chakra, garçon vif de 14 ans, travaille dans la rizière avec sa famille. Aspirant à plus d’indépendance, il sollicite un passeur pour trouver un emploi rémunéré dans une usine en Thaïlande. Sans rien dire à ses proches, il se rend à Bangkok dans l’espoir de mieux gagner sa vie.

Critique du film

Pour son premier film, Rodd Rathjen veut tout, sauf nous épargner d’une effroyable vérité. Dans la campagne cambodgienne, le jeune Chakra, 14 ans, a soif de liberté, d’indépendance. Fuyant les champs et la tyrannie de son père, il se trouve coincé dans un engrenage infernal à Bangkok, où il est vendu comme esclave à un capitaine de chalutier. Commence un cauchemar qui reprend les codes du thriller social. Une fiction vite rattrapée par l’outrance, l’hyper-violence de la réalité. « Chaque jour, ce sont environ 60 jeunes garçons qui quittent le Cambodge pour la Thaïlande en pensant qu’ils vont travailler dans une usine et envoyer de l’argent à leurs parents. Moins de 8% d’entre eux reviennent un jour » peut-on lire à propos du thème principal embrassant ce film, qu’est l’esclavage moderne. 

Le prix de la liberté 

Rien ni personne ne pourra sauver Chakra, si ce n’est lui-même, son fort intérieur, ses motivations, son courage. Freedom, qui se développe comme un huis-clos claustrophobique en pleine mer cambodgienne, étonne d’une mise en scène forte mais jamais frontale. La violence, souvent suggérée en hors-champ, ne perd pas l’once de son impact. Elle en ressort d’autant plus intense, puisque tout se joue dans les regards, dans le non-dit. Chakra évolue, se transforme et apprend à défendre ses droits, quitte à commettre l’irréparable.

Dans un dernier acte décisif, le film ne glorifie jamais la violence, il la laisse en second plan, mettant en exergue la psychologie, cette horreur humaine qui nous pousse dans nos retranchements. Et de cet apprentissage vient l’affranchissement, Chakra devient le héros de sa propre histoire. Tout d’un coup, Rodd Rathjen filme le prix de la liberté comme un trophée tâché de sang, mais brillant malgré tout. 

Bande-annonce

 27 novembre – De Rodd Rathjen, avec Sarm Heng



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