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JOURNAL DE CANNES 2024 | Jour 3

La matinée a débuté par les traditionnels photocalls et conférences de presse, mettant sous les projecteurs les équipes des films d’Andrea Arnold et Francis Ford Coppola. Nous étions à la conférence de presse de Bird et vous proposons un compte-rendu des réponses de la réalisatrice et ses collaborateurs.

Bird Cannes photocall

À la Quinzaine était présenté Christmas’ Eve on Miller’s point, « un film choral qui devient dès la première scène un tourbillon qui multiplient les personnages basculant complètement de l’un à l’autre, d’une génération à l’autre faisant un peu l’effet de plusieurs films en un seul« . Une proposition qui n’a que partiellement séduit Florent Boutet : « C’est ambitieux mais un peu bancal pas totalement abouti« .

the shameless photocall

Deux belles réussites du côté d’Un Certain Regard, avec d’abord The Shameless, qui trace un double-portrait de femmes dans une Inde patriarcale, brillamment interprétées par Omara Shetty et Anasuya Sengupta. En Salle Debussy, la réalisatrice Louise Courvoisier a reçu un très bel accueil pour sa comédie rurale Vingt-Dieux, tournée dans le Jura. « La grande réussite de ce premier film se trouve incontestablement dans les protagonistes imaginés par sa jeune auteure et propulsés par des comédiens désarmants de naturel. Vingt-Dieux a pour lui sa grande authenticité et sa chaleur qui lui confèrent ce charme irrésistible. »

La compétition reprenait avec le film roumain Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emmanuel Parvu, une oeuvre « implacable sur l’extraordinaire horreur de l’homophobie ordinaire » pour reprendre les mots de notre confrère Simon Riaux. « Un film au rythme parfait, découpé avec une grande intelligence, faisant monter crescendo l’émotion jusqu’à un final magnifique » s’enthousiasme Florent Boutet, qui nous en parle plus en longueur dans sa belle critique.

Emma Stone Cannes 2024

L’événement du jour était forcément la présentation de Kinds of kindness de Yorgos Lanthimos, de retour à Cannes après son sacre à Venise pour Pauvres créatures. Après le succès international, le cinéaste grec revient à un cinéma mal-aimable et plus clivant. Sa nouvelle réalisation est, selon Florent Boutet, « une sorte de Twilight zone absurde et cynique, qui tourne autour des mêmes acteurs comme une mille-feuilles outré qui le ramène vers ses classiques, loin de Pauvres créatures qui sonnait comme une interlude. C’est tout à la fois brillant et ridicule, dégoûtant et sublime entre gloire et décadence. » Constat plus amer encore du côté d’Antoine Rousseau : « On espérait un retour à la verve la plus acide du cinéma de Lánthimos et l’on se retrouve avec un exercice de style prétentieux qui s’étiole petit à petit. Reste un Jesse Plemmons impressionnant qui ne démériterait pas du prix d’interprétation« .

La journée se terminait dans le Grand Théâtre Lumière avec la projection d’Oh Canada de Paul Schrader, qui « vous perd dans sa narration elliptique qui reprend les volutes malades d’un homme en fin de vie qui déploie ses souvenirs comme un kaléidoscope. Très inégal et pas toujours intéressant, il comporte en revanche un très beau final qui permet au projet de retomber sur ses pieds » conclut Florent Boutet.