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THE GREATEST BEER RUN EVER

Afin d’apporter son soutien à ses amis partis se battre au Vietnam, Chickie Donohue décide de se rendre sur le front par ses propres moyens et d’apporter aux soldats un souvenir de chez eux : des canettes de leur bière préférée. Mais très vite, ce qui avait commencé comme un voyage rempli de bonnes intentions devient l’aventure d’une vie pour Chickie, qui fait face à la réalité de cette guerre controversée. Ses retrouvailles avec ses amis d’enfance le précipitent dans les complexités et les responsabilités de la vie d’adulte.

Critique du film

En 2019, Green Book présentait le cinéma de Peter Farrelly (frère de Bobby) sous un regard différent du public. Les vannes scatologiques de Kingpin en moins, la candeur du cinéaste s’illustrait plus classiquement dans un road-movie, tiré d’une histoire vraie, évoquant le sujet de la ségrégation aux États-Unis. Un récit traité avec la naïveté émouvante des films de Capra, mais qui se confrontait à de sévères limites en se révélant très vite assez consensuel. Le film remporta alors l’Oscar du Meilleur Film et, tout de même fort d’un succès public et critique, donna probablement envie à Farrelly de poursuivre son exploration candide du passé trouble de l’Amérique. Dans The Greatest Beer Run Ever, le film confronte un amateur de boisson à la réalité de la guerre du Vietnam.

Tiré d’une histoire vraie, celle de Chickie Donohue qui souhaite aller jusqu’au Vietnam pour offrir des bières à ses amis soldats, le nouveau Peter Farrelly reprend à la lettre ce qui a marché (mais également échoué…) dans Green Book. Une lecture innocente d’une page sombre des États-Unis, où les enjeux évoqués sont traités sans réelle nuance. Dans le cheminement progressif de Chickie, il est regrettable de voir le monde qui l’entoure sous le prisme de fonctions symboliques visant uniquement à donner des leçons aux héros.

En ce sens, chaque rencontre (notamment avec un reporter de guerre incarné par Russell Crowe) devient un prétexte au bavardage du film pour souligner ces points que l’on pourrait facilement comprendre par l’image. Résultat, le film patine mais reste porté par la performance de son comédien principal : Zac Efron. Il incarne admirablement une figure d’innocent trouble-fête, en pleine construction de sa maturité, qui refuse d’affronter une sinistre réalité, et porte gracieusement la tonalité du récit, malgré ce script sur-signifiant.

Malgré tout, difficile de ne pas être sensible à l’innocence dont souhaite faire preuve Farrelly. Si cela peut coincer face à des moments les plus tragiques (ceux qui ont vu le film repenseront à une scène en hélicoptère…), il faut reconnaître que la tendresse envers le personnage principal nous gagne tout au long du parcours. Peut-être pas le Greatest Beer Run qu’on ait vu, mais une excursion sympathique assurément.

Bande-annonce




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