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LE MAL N’EXISTE PAS

Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « camping glamour » dans le parc naturel voisin, offrant aux citadins une échappatoire tout confort vers la nature, va mettre en danger l’équilibre écologique du site et affecter profondément la vie de Takumi et des villageois…

CRITIQUE DU FILM 

C’est moins sur ses habituelles discussions fleuves que sur le silence que Ryusuke Hamaguchi (Drive my car, Asako) s’attarde dans ce nouveau film, qui évoque le quotidien d’une petite communauté rurale. Le rapport au temps – ici, le temps pour réaliser certaines besognes quotidiennes, mais aussi le temps social qu’on accorde aux autres – se retrouve perturbé par un projet d’aménagement touristique porté par une société jeune et urbaine, évidemment en rupture avec la réalité du terrain. Le réalisateur évite l’écueil du « film à thèse » puisque le récit s’interrompt brusquement, avant que les enjeux de construction ne soient véritablement lancés. L’impression, facilement déroutante, d’avoir vu un demi-film (ou en tout cas, une demie-histoire) incite au décentrement, à repenser quel est le sujet principal de l’œuvre et revenir sur les petites choses : l’ambiance hivernale, la récolte de l’eau de source, les vues du ciel au travers des branches de la forêt. – EP

Bande-annonce

10 avril 2024 – De Ryusuke Hamaguchi, avec Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa et Ayaka Shibutani.