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DODO

Dans leur luxueuse villa aux environs d’Athènes, Mariella et Pavlos, un couple au bord de la ruine, s’apprêtent à célébrer le mariage de leur fille Sofia avec un riche héritier. C’est alors qu’un dodo, oiseau disparu il y a 300 ans, fait son apparition, entraînant tous les protagonistes dans une ronde folle. La situation sera bientôt hors de contrôle…

Critique du film

De Dodo, son réalisateur Panos H. Koutras considère qu’il est un film absurde et la synthèse de toutes ses autres réalisations. Le cinéaste avait débuté en 1999 par le désormais culte (ou nanar, au choix) L’Attaque de la moussaka géante, contant l’invasion d’Athènes par ce mets. Pour Panos H. Koutras, Dodo est le testament de ses inspirations puisées depuis l’enfance : du théâtre de l’Absurde avec Beckett ou Ionesco, en passant par le cinéma des Marx Brothers ou de Blake Edwards. Mêlant plusieurs genres dans sa narration (comédie, mélodrame, vaudeville), il n’est effectivement pas commun de voir à l’écran un dodo en chair et en os (ou du moins, en images de synthèses plutôt jolies) et bruyant dans une belle demeure grecque, faisant passer le mariage prévu au second plan.

Que pourrait cristalliser le dodo ? Au spectateur de se faire sa propre opinion. Sa présence, cependant, s’explique par la fascination du réalisateur pour cet animal considéré comme amical et peu craintif, exterminé en quelques décennies par l’Homme. Le dodo est aussi là pour exacerber chez chaque personnage (pas moins de 14 protagonistes) leurs craintes et désirs. Un choix audacieux que de tenter de faire vivre un si grand nombre de protagonistes : leur prolifération rendra le déroulé du film un peu laborieux, à l’image du mariage qui s’annonce.

La condition humaine

Des parents de la mariée à cette dernière, dont le mariage est censé les sauver de la ruine, en passant par des amis de la famille ou quasi-inconnus, tout le monde tente d’expliquer rationnellement la présence du dodo, en cherchant la réponse dans leur propre destin. Chacun découvrira de gré ou de force que tout humain est, par nature, un drôle d’oiseau dans un monde peu rassurant.

De par sa narration qui expose au fur et à mesure du film les doutes et les vices de chacun, Dodo est un film doux-amer qui questionne aussi le rapport à l’autre, sans être pessimiste. Il est au contraire bercé d’une grande douceur, parfois presque exagérée quand il verse dans un trop-plein de bons sentiments. Impossible cependant de ne pas craquer pour quelques passages de cette aventure colombiforme au casting sincère. Dodo ne révolutionne pas son genre dans la mise en scène comme dans le déroulé de ce qu’il conte, mais réchauffera assurément les coeurs des spectateurs qui n’y perdront aucune plume.

Bande-annonce

10 août 2022– De Panos H. Koutras, avec Smaragda Karydi, Akis Sakellariou et Natasa Exintaveloni.




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