VIE PRIVÉE
Lilian Steiner est une psychiatre reconnue. Quand elle apprend la mort de l’une de ses patientes, elle se persuade qu’il s’agit d’un meurtre. Troublée, elle décide de mener son enquête.
Critique du film
Après le très beau Les Enfants des autres, Rebecca Zlotowski revient sur grand écran dans un genre dans lequel on ne l’attendait pas forcément. Loin du drame, ou alors juste à toute petite dose, Vie privée est une comédie policière plutôt savoureuse. Lilian Steiner est une psychiatre un tantinet rigide et sûre de ses convictions, mais quand une de ses patientes se suicide et que sa famille cherche une explication auprès d’elle, la voilà empreinte au doute. Comment n’a-t-elle rien pu voir venir ? A moins qu’il ne s’agisse pas d’un suicide mais d’un meurtre ?
Disons-le tout de suite, Vie privée doit beaucoup à ses comédiennes et comédiens, Jodie Foster en tête. L’actrice américaine n’avait pas tourné en français depuis Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, et on peut constater qu’elle semble heureuse de ce retour dans le cinéma hexagonal. Même si elle parle parfaitement le français, elle conserve ce côté américain un peu outrancier (mais sans délaisser la nuance) et plein de fougue qui sied parfaitement à la comédie et emporte immédiatement la sympathie du public. Pour l’épauler, La réalisatrice d’Une fille facile l’a entourée d’un très beau casting de seconds rôles. Sur le versant humour, Daniel Auteuil et Mathieu Amalric s’en donnent à cœur joie, tandis que Vincent Lacoste, Virginie Efira et Luàna Bajrami jouent des partitions plus sérieuses qui contrebalancent admirablement avec la comédie et l’ancre dans une réalité tangible, évitant ainsi au film de verser dans la loufoquerie pure.

Rebecca Zlotowski a compris que pour qu’une comédie fonctionne, il fallait qu’elle reste crédible, qu’elle se soit pas dénuée de fond et d’enjeu dramatique, que l’on cerne les motivations des protagonistes et qu’on éprouve suffisamment d’affection pour eux. Le scénario, co-écrit avec Anne Berest et Gaëlle Macé, répond parfaitement à ces exigences avec un équilibre savamment dosé où chaque élément plus sérieux finit par servir de ressort comique à un moment ou à un autre, sans pour autant desservir le propos de fond. Reste par contre une intrigue policière plus anecdotique, mais suffisante pour servir de fil rouge au déroulé du film. La solide structure du scénario est par ailleurs parfaitement transposée à l’écran par Rebecca Zlotowski qui a parfaitement compris le rythme de la comédie.
Avec Vie privée, Rebecca Zlotowski surprend, en livrant un comédie policière fantasque et subtile, très bien maîtrisée. Et quand c’est réussi, on aurait tort de bouder son plaisir.
Critique du film
26 novembre 2025 – De Rebecca Zlotowski






