featured_ne-vous-retournez-pas

NE VOUS RETOURNEZ PAS

Suite à la mort tragique de leur fille, les Baxter partent à Venise afin de changer d’air. John Baxter, architecte, est embauché par un mystérieux prêtre pour rénover une église. Un jour, alors que les amoureux se baladent, deux sœurs les accostent et l’une d’entre elles, voyante, leur apprend que leur enfant est toujours vivant. S’en suivent d’autres rencontres et visions étranges qui feront raviver de douloureux souvenirs du passé.

Critique du film

Tiré d’une histoire de Daphné Du Maurier, auteure qui inspira à Alfred Hitchcock trois longs métrages (La Taverne de la Jamaïque, Rebecca et Les Oiseaux), Ne vous retournez pas fait partie des films les plus troublants et angoissants du cinéma fantastique des années 1970.   

Le film pose une multitude de questions dont certaines n’auront pas de réponse. La voyante est-elle une authentique médium ? John Baxter est-il surveillé par la police ou cherche-t-on seulement à le protéger ? Est-il le jouet de forces occultes ou de sa propre obsession ? Enfin, faut-il après un drame, comme celui qui frappe le couple, tourner la page et aller de l’avant ou répondre à l’appel du passé et de manifestations paranormales qui ne sont finalement peut-être que l’expression d’une dépression, d’un profond malaise ? Voire d’une supercherie ?

Mystère et coup de théâtre

Venise participe à la réussite du film quasiment comme un personnage à part entière. Il s’agit d’une Venise inhabituelle, quasi déserte, car on est en fin de saison touristique, et inquiétante. Labyrinthique comme le film ou l’esprit de John Baxter. Il s’agit aussi pour le couple, qui est britannique, d’une ville étrangère, inconnue, dont on ne maîtrise ni la langue, ni la topographie. On s’y perd et les personnes qu’on y rencontre paraissent bien énigmatiques, qu’il s’agisse d’une médium aveugle et de sa sœur, mais également de l’ecclésiastique qui supervise la rénovation de l’église ou d’un commissaire aux méthodes sibyllines. 

Des scènes fortes parsèment l’histoire, comme celle de l’échafaudage, les déambulations dans une Venise toute en couleurs froides grâce à la photographie de Anthony Richmond (et de Nicolas Roeg, non crédité au générique en tant que chef opérateur) et bien sûr l’incroyable scène finale dont on ne dira rien, si ce n’est qu’elle constitue à la fois la résolution partielle de l’intrigue et un coup de théâtre assez mémorable.

On peut revoir plusieurs fois Ne vous retournez pas tant cette œuvre énigmatique conserve son charme et son mystère même après plusieurs visionnages.

Bande-annonce

16 septembre 2020 (ressortie – version restaurée) – De Nicolas Roeg




%d blogueurs aiment cette page :