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ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA

Une nouvelle aventure attend Scott Lang et Hope van Dyne dans leur vie de couple et de super-héros ! Tout va pour le mieux : Scott a écrit un livre à succès tandis que Hope défend avec le plus grand dévouement des causes humanitaires. Leur famille – Janet van Dyne et Hank Pym (les parents de Hope) et Cassie, la fille de Scott – font enfin partie de leur quotidien. Cassie partage la passion de sa nouvelle famille pour la science et la technologie, notamment en ce qui concerne le domaine quantique. Mais sa curiosité les entraîne tous dans une odyssée imprévue et sans retour dans le vaste monde subatomique, un endroit mystérieux où ils rencontrent d’étranges nouvelles créatures, une société en crise et un impitoyable maître du temps dont l’ombre menaçante commence tout juste à s’étendre. Scott et Cassie sont soudainement happés dans une direction tandis que Hope, Janet et Hank se retrouvent propulsés dans une autre. Tous se perdent dans un monde en guerre, sans savoir comment ils pourront en sortir ni même s’ils retrouveront un jour le chemin de leur foyer…

CRITIQUE DU FILM

Ant-Man et la Guêpe : Quantumania est déjà le troisième film du MCU centré sur Ant-Man, le héros Marvel qui a la capacité de rétrécir ou de grandir grâce à sa combinaison. “Déjà”, car tous les héros de la maison des merveilles n’ont pas eu droit à autant d’attention, mais également parce que ce n’était pas gagné d’avance pour l’Homme-fourmi. D’abord entre les mains d’Edgar Wright, l’anglais avait claqué la porte au nom des habituels “différents créatifs” (comprendre : il avait refusé de rentrer dans le moule imposé par Kevin Feige) et c’est donc Peyton Reed qui avait finalement récupéré les commandes pour signer le premier film en 2015 – avec à la clé un succès relatif au box-office pour un produit estampillé Marvel, assez logique pour un héros qui ne bénéficie pas de l’aura d’un Iron Man ou d’un Captain America.

La malice des films sera justement de s’amuser de ce manque de reconnaissance et, dans cet univers de super-héros tous plus puissants les uns que les autres, de jouer la carte de la comédie et de la légèreté, ce qui réussit plutôt bien à Paul Rudd dans le rôle-titre. Ainsi, sans être mémorables, les deux premiers films s’avéraient plutôt agréables et rafraîchissants au milieu d’une entreprise qui a tendance à se prendre parfois un peu trop au sérieux sans s’en donner les moyens créatifs.

Huit ans plus tard, Peyton Reed reste à la barre pour ce troisième opus, mais cette fois avec la lourde tâche de lancer la Phase V du MCU, celle qui doit voir l’avènement du nouveau grand méchant que vont devoir affronter les Avengers dans les années et films à venir : Kang ! L’enjeu est de taille pour la firme de Mickey après une Phase IV sans intérêt qui s’est achevée l’année dernière avec la sortie de Black Panther : Wakanda Forever, bien consciente que le public s’est ennuyé et attend plus. Les mauvais chiffres des Éternels sont d’ailleurs là pour le rappeler.

Dans Quantumania, le combat contre Thanos appartient désormais au passé. Scott Lang / Ant-Man profite de la vie et de sa renommée, tout en rattrapant le temps perdu avec sa fille Cassie, qui semble suivre les traces de son délinquant-aventurier de père… Car, outre ses passages par la case prison (pour la bonne cause, rassurez-vous), la jeune fille s’intéresse également au royaume quantique, ce micro-univers accessible par rétrécissement au niveau atomique ou subatomique, et où les concepts de temps et d’espace sont bouleversés. Oui, chez Marvel, tous les personnages sont des potentiels génies de la physique quantique ! Mais à trop jouer avec la physique, nos personnages vont rapidement se retrouver mystérieusement aspirés dans le royaume quantique où un monde insoupçonné et aux multiples dangers va se révéler à eux…

Ant-man quantumania

Avec ce troisième film, la saga Ant-Man souhaite clairement changer de braquet. Finis la comédie de braquage et les seconds rôles humoristiques, cette fois le film se veut de la dimension des Avengers ou des derniers Thor. L’univers urbain de San Francisco dans les deux premiers films laisse cette fois la place à un vaste univers peuplé d’étranges créatures et de multiples sociétés belliqueuses. De quoi donner au film un côté space-opera à la Star Wars assez évident. Malheureusement, l’aspect factice des VFX et des créatures nous renvoie vers la mauvaise trilogie de Lucas.

Car en visant plus grand et plus loin, Quantumania vise surtout à côté ! Réalisé sans âme, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania ne procure aucune émotion. Comme c’est le cas dans la plupart de ses prédécesseurs, on se moque bien de ce qui peut arriver face à ces menaces intangibles aux motivations capilotractées. Les scènes d’action, malgré une ampleur notable, ne provoquent jamais cette sensation jubilatoire pourtant attendue. Et ce dès les premiers instants, puisque même la scène d’ouverture censée donner le ton du film à venir nous offre un “spectacle” sans intérêt ni relief, et réalisé avec les pieds. C’est là le plus dommageable dans cette histoire… En se prenant trop au sérieux, le film perd de vue l’humour qui faisait sa qualité première et le différenciait un peu des autres produits Marvel. On ne retrouve plus les jeux et les effets sur les perspectives et les proportions inhérents aux capacités du superhéros dans la mise en scène de Reed. Ne reste alors qu’un amas désincarné de scènes tournées en studio sur fond vert… Une coquille vide, ou presque.

On peut néanmoins relever une satisfaction du côté de Jonathan Majors qui apporte tout son charisme au personnage de Kang le conquérant, le nouveau grand méchant bien connu de tous les fans de comics. Déjà aperçu dans la série Loki, ses multiples itérations venues de dimensions différentes vont constituer le principal danger pour les Avengers et plonger un peu plus la saga dans le concept de multivers. Une maigre consolation pour ce film, même si l’on peut regretter là encore le manque d’audace dans le traitement scénaristique de son personnage, puisque les auteurs ne profitent même pas de cette occasion pour montrer sa détermination et l’établir comme un adversaire redoutable et mémorable. Au lieu de ça, comme trop souvent, tout est sans conséquence chez Marvel, et les personnages ne semblent jamais réellement affectés par ce qu’ils traversent.

Enfin, inutile de s’attarder sur le caméo absolument sans intérêt de Bill Murray, ni sur l’apparition grotesque de MODOK, ce méchant absurde qui se révèle bien plus gênant que drôle. En fait, il n’y a pas vraiment lieu non plus de s’attarder davantage sur Ant-Man et la guêpe : Quantumania. Pas désagréable en soi, le film s’avère juste insipide malgré l’ambition affichée durant la promotion et un projet censé marquer le démarrage d’une nouvelle saga et l’apparition d’une nouvelle menace. Le renouveau tant attendu avec cette Phase V est bien loin. Ce n’est même plus une surprise… Avec Marvel, l’attente est toujours plus excitante que le résultat.

Bande-annonce

15 février 2023 – De Peyton Reed

avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Jonathan Majors, Michelle Pfeiffer, Michael Douglas