film du mois_Dec22

BILAN | Les meilleurs films du mois de décembre 2022

CHAQUE MOIS, LES MEMBRES DE LA RÉDACTION VOUS PROPOSENT LEUR FILM PRÉFÉRÉ LORS DU BILAN DU MOIS, CELUI QU’IL FALLAIT DÉCOUVRIR À TOUT PRIX EN SALLE OU DANS VOTRE SALON (SORTIES SVOD, E-CINEMA…). DÉCOUVREZ CI-DESSOUS LES CHOIX DE CHAQUE RÉDACTEUR DE LE BLEU DU MIROIR POUR LE MOIS DE  DÉCEMBRE 2022.

Le choix de Thomas Périllon

Les pires

LES PIRES de Lise Akoka et Romane Gueret

Salué du Prix Un Certain Regard au festival de Cannes et du Valois de diamant du meilleur film francophone au Festival d’AngoulêmeLes Pires joue des miroirs distordants, refusant de glamouriser la misère sociale autour de ces gamins abandonnés que la société exclue et brutalise, dans le silence et l’oubli, mais aussi par ces insultes plus violentes que les coups. Slutshaming, discrimination, dénigrement… L’insulte fuse presque aussi facilement que les coups, pour les laisser des traces indélébiles sur une réputation, qu’il faut assumer au quotidien. Pour leur premier film, Lise Akoka et Romane Gueret signent une poignante chronique de l’enfance, solaire et bouleversante, révélant au passage deux jeunes comédiens bluffants irradiant le film de leur présence.

Le choix de Florent Boutet

Joyland

JOYLAND de Saim Sadiq

Jusqu’à l’extrême fin de cette année le cinéma aura brillé avec ce bijou en provenance du Pakistan qui convoque une multitude de thèmes. Famille, identité de genre, orientation sexuelle, place des femmes dans la société, les fils tissés par Saim Sadiq sont d’une richesse inouïe, au service d’une histoire sensible et d’un acte de création courageux et généreux. La naissance d’un grand cinéaste.

Le choix de François-Xavier Thuaud

GODLAND de Hlynur Palmason

Voyage prodigieux au bout de l’impitoyable beauté du monde, Godland offre un cinéma du mouvement intérieur et de l’éreintement, âpre et magnifique. Pour son troisième long métrage, Pálmason trouve, dans l’immensité des paysages islandais, le décor parfait pour son drame intime et tellurique où se côtoient la dérisoire fragilité de l’homme et l’inépuisable grandeur de l’Humanité. Un grand film sur l’impossible compréhension du monde.

Le choix de Tanguy Bosselli

Avatar 2

AVATAR : LA VOIE DE L’EAU de James Cameron

Treize ans après, la technologie évolue mais l’émerveillement reste intact. Avatar : La voie de l’eau, suite tant attendue, réussit l’hybridation entre manifeste écologique et démonstration technologique, récit intime et mythologie universelle, film de guerre intense et proto-documentaire animalier alerte. Un film brillant, non dénué de défauts, mais dont la proposition est tellement ahurissante qu’elle laisse en bouche un évident goût de reviens-y. À découvrir et redécouvrir dans les conditions les plus optimales possibles.

Le choix d’Antoine Rousseau

PINOCCHIO de Guillermo Del Toro et Mark Gustafson

Guillermo Del Toro avait brillamment ouvert l’année en se réappropriant le film noir avec Nightmare AlleyIl la conclut avec tout autant de maestria en proposant sa réinterprétation de Pinocchio. Appuyé à la réalisation par Mark Gustafson, le réalisateur mexicain (également scénariste) replace le roman de Collodi dans l’Italie fasciste des années 30, opérant de ce fait une trilogie thématique avec L’échine du Diable et Le labyrinthe de PanEn résulte un film à l’animation superbe et souvent bouleversant, la technique en ‘’stop-motion’’ servant à merveille le propos de ce récit d’apprentissage. De quoi faire oublier l’infâme tentative d’adaptation live opérée par Disney il y a quelques mois.

Le choix de Jean-Christophe Manuceau

AVATAR : LA VOIE DE L’EAU de James Cameron

S’il n’atteint pas le degré émotionnel du premier volet, ce second Avatar en dépasse la perfection technique pour nous propulser à nouveau sur la planète Pandora, ou plutôt dans les profondeurs de ses océans. Pourtant, les points faibles ne manquent pas : un scénario qui s’appuie trop sur son prédécesseur, des personnages mal dégrossis… Et pourtant, la magie opère à plusieurs reprises dans des séquences jamais vues au cinéma. Espérons que Cameron sera plus inspiré pour la suite.


À voir aussi :

Inisherin

LES BANSHEES D’INISHERIN de Martin McDonagh

Après 3 billboards, Martin McDonagh revient avec une savoureuse comédie noire sur la fin d’une amitié de longue date entre Padraic (Colin Farrell) et Colm (Brendan Gleeson), qui se retrouvent quinze ans après le premier film du cinéaste, Bons baisers de Bruges. Leur alchimie est intacte alors que leur relation amicale atteint un point de non-retour du regard du vétéran des deux, qui semble traverser une crise existentielle alors qu’une guerre civile fait rage sur le continent. Tandis que les habitants d’Inisherin poursuivent leur routine quotidienne, loin de ces tracas, Colm met brutalement fin à son amitié avec Padraic, arguant qu’elle n’est qu’une perte de temps et qu’il n’a plus assez de temps à vivre pour ne pas le consacrer à ce qui l’anime vraiment : la création musicale. Cette rupture soudaine met la brigade en émoi, tandis que son fidèle comparse s’échine à vouloir recoller les morceaux. Jouant une partition toujours sur le fil du rasoir, Les Banshees d’Inisherin propose un regard aussi sombre que drôle sur la crise du milieu de vie, la prise de conscience de la mortalité et notre besoin vital de se réinventer tout au long de notre vie. Davantage une fable qu’un véritable drame, ce long-métrage à l’humour noir acéré fait mouche mais n’en oublie pas d’émouvoir dans la peinture de ses protagonistes aux horizons embrumés.




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