UN HOMME IDÉAL
Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement… Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom….
Sortie de route.
Avec son titre impertinent (car très mal choisi), Un homme idéal pouvait donner envie – à condition de ne s’être pas fait trop spoilé par la bande-annonce tournant en boucle dans les salles. Dans le rôle titre, le très fraîchement césarisé Pierre Niney effectue ses premiers pas dans un genre qu’il avait jusqu’à présent déserté. Malheureusement, cette première incursion dans la catégorie thriller devrait rapidement tomber dans l’oubli qu’elle mérite…
Malgré son introduction prophétique, on ne voit pas venir immédiatement la catastrophique sortie de route du long-métrage de Yann Gozman. L’entame est prometteuse, nous faisant miroiter une fable sociale, une romance contrariée ou un thriller tortueux dans les méandres de l’édition littéraire. L’évolution de l’intrigue nous refroidit rapidement et accroche notre scepticisme grandissant pour ne plus jamais s’en défaire. Avec ses rebondissements absurdes, Un homme idéal enchaîne les invraisemblances comme l’on enfile les perles. Ne reculant devant rien, cette parodie de thriller demande au spectateur d’avaler des couleuvres sans broncher, alors qu’il assiste à son naufrage progressif au coeur d’une spirale auto-destructrice du plus mauvais goût. La mise en scène de Gozlan souffre de sa pesante grossièreté (montage, plans sur-symboliques, musique insistante…) déclenchant parfois les sourires malgré elle. Que dire encore de ce scénario transformant un jeune écrivain raté en serial-killer risible et criminel expert en disparition ? Le pauvre Niney fait ce qu’il peut mais personne ne semble à bord de ce bateau qui tangue avant de sombrer définitivement lors de son épilogue d’une bêtise sidérante.
À mesure que Mathieu Vasseur s’enfonce dans le mensonge, le film, lui, se perd dans d’imbéciles péripéties rocambolesques nous conduisant progressivement à nous interroger : l’imposteur artistique ne serait-il pas l’homme derrière ce désolant scénario ? Ce qui aurait pu être un bon thriller sur l’usurpation artistique ne ressemble alors qu’à un sous-produit formaté aussi crédible que les médiocres productions télévisuelles pour ménagères de moins de 50 ans.
La fiche
UN HOMME IDÉAL
Réalisé par Yann Gozlan
Avec Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon …
France – Thriller
Sortie en salle : 18 Mars 2015
Durée : 97 min
Oh, tu es encore plus dur que moi avec le film. Je ne trouve pas la mise en scène si mauvais, mais le scénario est une cata. Pour un polar écrit par trois scénaristes, ça craint. Quand tu dis que c’est Yann Gozlan l’imposteur, c’est tout à fait ça. Son « scénario » n’est qu’un plagiat -belle ironie – de mains scénarios avant lui: http://marlasmovies.blogspot.fr/2015/03/un-homme-ideal-la-part-des-tenebres.html
Je rejoins Thomas sur la mise en scène, qui est quand même une accumulation insupportable de clichés et de surlignages à grands coups de stabilo. Un exemple (au hasard), le plan sur l’oiseau mort, quelle originalité !
C’est juste, je n’y avais pas pensé.