SÉLECTION | Les films à voir en décembre 2023 sur Ciné+
Chaque mois, en parallèle de notre agenda ciné, la rédaction vous propose une sélection de films à voir ou revoir sur les chaînes de Ciné+ et sur MyCanal. Films inédits sur petit écran, rediffusions, films de patrimoine et rétrospectives, voici notre shortlist du mois de décembre 2023.
Revoir Paris
Evitant l’écueil du pathos et les différents pièges que représentait la mise en images d’un tel récit – encore présent dans l’imaginaire collectif – Alice Winocour signe un drame subtil et consolateur qui n’a pas besoin de forcer le trait pour émouvoir et rendre hommage à tout.e.s ces inconnu.e.s, parfois anonymes, qui s’efforcent encore de se reconstruire et ceux qui les accompagnent ou les pleurent. Virginie Efira, récompensé du César pour ce rôle, donne corps avec beaucoup de justesse et de retenue à son personnage. Ensemble, elles font de Revoir Paris une exploration poignante du traumatisme et l’importance de la mémoire. – TP
Le peuple loup
Centré autour de la jeune citadine Robyn, qui fera bientôt connaissance d’une habitante de la forêt, Mebh, Le peuple loup embarque petits et grands dans un voyage d’une grande richesse thématique et d’une émotion particulière, sublimé par sa grande puissance esthétique, merveilleusement inventive et enchanteresse. On pense parfois à Klimt, d’autres fois à l’oeuvre de Miyazaki, dont il semble emprunter quelques éléments visuels pour les placer au service de sa narration et de sa dramaturgie efficacement
bâtie. – TP
Dancing Pina
Florian Heinzen-Ziob met le documentaire et le cinéma au service de la danse, en capturant des instants qui auraient pu être éphémères. Dancing Pina célèbre non seulement l’œuvre de Pina Bausch et sa dimension immortelle, mais c’est aussi une formidable photographie d’une nouvelle génération de danseurs qui continue de nourrir sa philosophie artistique. – MS
En corps
Cédric Klapsich a toujours porté à la danse un amour particulier. Outre les séquences de Les poupées russes, le cinéaste avait également signé en 2010 un documentaire consacré à la danseuse Aurélie Dupont et plusieurs captations pour l’Opéra de Paris. Avec En Corps, il concrétise son désir et explore pleinement sa passion de longue date dans les coulisses de cette discipline et suit le parcours d’Elise (incarnée par une véritable danseuse étoile, Marion Barbeau) qui, suite à une vilaine blessure, doit envisager la suite de sa carrière et de son existence sous d’autres perspectives. – TP
Le chêne
Fort de sa somptueuse photographie et de son prodigieux travail sonore, Le chêne captive par sa beauté et sa poésie pour composer une ode à la beauté sauvage. En immersion dans la vie secrète de l’arbre et de ses habitants, il est aussi une merveilleuse façon de sensibiliser toutes les générations autour de la fragilité de notre si belle et si riche nature. – TP
Et du côté des classiques ?
FREAKS
Réalisé en 1932 par Tod Browning, réalisateur du fameux Dracula avec Bela Lugosi, Freaks, aussi intitulé La Monstrueuse parade en France constitue un des sommets du cinéma. Film d’horreur en apparence, mais surtout drame poétique et manifeste en faveur des laissés pour compte parce que nés difformes ou différents, Il s’agit d’une oeuvre unique, singulière et fortement marquante, qui prend place dans un cirque où sont exhibés des phénomènes de foire. Ce chef d’oeuvre donne à voir des manœuvres qui se jouent entre humains en apparence normaux mais cupides et malveillants et des « monstres » à la grande sensibilité. Un grand choc cinématographique et émotionnel.
LES ENFANTS DU PARADIS
Les Enfants du Paradis nous transportent sur le Boulevard du Crime, haut lieu du théâtre et du divertissement du Paris des années 1820. Arletty Jean-Louis Barrault Maria Casarès et Pierre Brasseur forment la distribution de cette grande fresque artistique et amoureuse en deux parties, réalisée par Marcel Carné. En 1995, cinquante ans après sa sortie, ce film tourné durant l’occupation allemande a été sacré meilleur film français de tous les temps par une assemblée de critiques. Avec son histoire romanesque, les décors d’Alexandre Trauner et les dialogues légendaires de Jacques Prévert, Les Enfants du Paradis représentent un des fleurons de la culture française.
CASQUE D’OR
Réalisé en 1952 par Jacques Becker, Casque d’or reconstitue en partie un fait divers du début du vingtième siècle, une histoire de passion amoureuse dans le milieu des apaches, ces bandes qui semaient la terreur, notamment dans le quartier de Belleville. Relatant l’amour impossible entre Manda – Serge Reggiani -, l’un de ces mauvais garçons, et Casque D’Or – Simone Signoret – une prostituée. Film noir, fait divers historique et drame romantique, cette œuvre au superbe noir et blanc connût à sa sortie un échec public et critique, peut-être en raison de ses qualités plutôt que pour ses défauts, car trop moderne pour son époque.
DIAMANTS SUR CANAPE
Tiré d’un roman de Truman Capote, Diamants sur canapé – titre original Breakfast at Tiffany’s – est un film à l’image de son héroïne jouée par Audrey Hepburn : en apparence très léger, voire superficiel. Mais il n’en est rien. La jeune Holly qui rêve à un mariage avec un homme richissime, qui mène une vie festive et dissolue a peut-être un autre visage et son lot de blessures, de failles. Blake Edwards recouvrait un fond de tristesse, de mélancolie profonde avec son élégance coutumière et celle d’Audrey Hepburn. George Peppard et Mickey Rooney venaient compléter la distribution de ce film.
EYES WIDE SHUT
Transposition très fidèle dans son esprit et ses éléments d’une nouvelle de l’écrivain autrichien Arthur Schnitzler – La Nouvelle rêvée – Eyes wide shut, treizième et dernier film de Stanley Kubrick met en scène un couple de la classe huppée de New York. Ce long-métrage nous livre une réflexion sur l’amour, le couple, l’infidélité et la sexualité à travers une histoire à l’ambiance mystérieuse, onirique et vénéneuse. Avec cette histoire troublante et qui ne livre pas tous ses secrets, Stanley Kubrick livrait une fois de plus un lo,g-métrage complexe et fascinant.
