THE SQUARE
Art de vivre.
Pronostiqué par tous les bookmakers au sein des longs-métrages en compétition, il aura fallu attendre la liste complémentaire pour assurer la présence de The Square parmi les dix-neuf prétendants à la Palme d’or. Il faut dire que Ruben Östlund a tout de l’élève modèle : après avoir été remarqué à Un Certain Regard en 2008 avec Happy Sweden, il a remporté le prix du jury dans la même section en 2014 pour Snow Therapy. Son entrée en compétition avec un film déroutant confirme ici l’évolution logique des talents découverts et reconnus sur la Croisette.
Au vu de ses prédécesseurs, The Square suscitait légitimement une forte attente. Peinture de notre société à travers le prisme de l’art contemporain, le film est, au contraire, une cruelle déception en forme d’objet volontiers présomptueux et passablement interminable. Assis entre la comédie noire et le drame bourgeois, le film tente de se plonger dans un large questionnement existentiel sur la lâcheté et l’égocentrisme (thématiques qu’il partage avec Loveless) mais n’y trouve que du vide, celui-là même qu’il était censé dénoncer. The Square tourne alors à une démonstration diluée sur deux heures vingt-deux (!) qui finit par toucher la complaisance en cherchant à alterner le rire et le malaise. Une vraie douche froide.
THE SQUARE – Suède, Danemark – Sortie prévue : 18 octobre 2017. Réalisé par : Ruben Östlund. Avec : Claes Bang, Dominic West, Elisabeth Moss, Terry Notary… Durée : 142 minutes.