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THE APPOINTMENT

Une entité maléfique et énigmatique plonge une famille dans la tourmente… Dans l’incapacité d’assister au récital de violon de sa fille, Ian, son père, est hanté par une série de cauchemars prophétiques qui semblent annoncer une tragédie imminente. Les forces obscures se rassemblent-elles pour se déchaîner contre lui ?

Critique du film

Réalisé en 1981 par Lindsey C. Vickers, qui fut assistant réalisateur sur plusieurs productions Hammer, The Appointment n’était curieusement jamais sorti au cinéma avant ce jour. Il s’agit pourtant d’une excellente découverte, d’un film d’horreur remarquable malgré son budget apparemment plutôt restreint. 

The Appointment débute par la litanie clinique d’un rapport de police qui résume une affaire de disparition d’une jeune adolescente, tandis que le surnaturel semble s’inviter de façon abrupte et inattendue. Trois ans plus tard, nous découvrons une famille à priori unie et heureuse. Mais l’homme doit effectuer un déplacement professionnel imprévu et ne pourra assister au récital de sa fille qui semble très mal vivre cette défection. Une tension va naître au sein du foyer. L’homme doit partir le lendemain matin, mais la nuit est parsemée de cauchemars…

Très proche par son esprit, sa forme et son impact, The Appointment évoque Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg. On a, ici aussi, affaire à un film pour lequel il vaut mieux avoir les nerfs solides. Porté par une bande-son particulièrement soignée – et on sait à quel point l’ouïe est parfois plus impressionnable que la vue, notamment dans un film d’horreur -, par des événements, des détails dérangeants ou troublants, ce long-métrage joue habilement avec des peurs enfouies chez le spectateur. Très angoissant, le film repose à la fois sur une inquiétante étrangeté – une photo sur une table de chevet qui commence à s’animer, par exemple, comme dans une terreur nocturne enfantine -, sur des relations troubles et dysfonctionnelles entre une jeune adolescente et son père et ne laisse aucun répit au spectateur qui en arrive à souhaiter une fin même tragique mais qui vienne mettre un terme au supplice du héros, joué par Edward Woodward, le fameux policier de The Wicker Man de Robin Hardy. 

Beaucoup de cinéastes actuels, qui choisissent l’outrance, la surenchère ou le grand Guignol pour essayer de nous faire peur, feraient bien de prendre exemple sur cette œuvre originale, atypique et perturbante qui convoque aussi bien Shining que Duel à travers des images qui ont en commun avec toutes les œuvres citées un sens aigu de la terreur et du suspense. On a ici un véritable chef d’œuvre du cinéma d’horreur à redécouvrir. 


Au cinéma le 25 octobre 2023




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