PERFECT SENSE
Au milieu d’un monde frappé par une étrange épidémie qui détruit progressivement les cinq sens, un cuisinier et une brillante chercheuse tombent amoureux…
Attendu de pied ferme depuis plus d’un an, Perfect Sense fait partie de ces petits films qui ne vous laissent pas indifférent. Son auteur, David MacKenzie, est capable d’aborder des sujets dérangeants comme l’inceste ou l’adultère – comme ce fut le cas dans Young Adam ou My Name is Hallam Foe – mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur. Son dernier métrage, après avoir parcouru de nombreux festivals, sort en France ce mercredi et vaut vraiment le coup d’oeil.
Dans Perfect Sense il y a de belles choses, de vrais instants de poésie et de grâce. Mais il y a aussi certaines choses qui ne fonctionnent pas, comme cette romance entre deux personnages. Pourtant l’alchimie, elle, fonctionne très bien entre deux interprètes impeccables : Ewan McGregor, comme toujours d’une justesse incroyable (même dans le pire des navets), et la sublime Eva Green qui peut vous tirer une larme ou un sourire d’un seul de ses regards azur.
La réalisation, elle, est d’un niveau aléatoire. Entre sa volonté d’innover (pourquoi cette steady-cam parkinsonnienne lors des premières minutes quand Ewan McGregor est à vélo ?) ou d’émouvoir (séquences dramatiques appuyées par des violons envahissants), le cinéaste britannique gâche l’ampleur et la superbe de son propos. Quant il revient à un cinéma moins maniéré et plus sincère, à des prises de vue plus classiques ou des plans soignés et esthétiques, il gagne en substance et en force poétique.
Il faut également souligner une ambition et un culot rares avec notamment ses nombreuses minutes de silence absolu, nous immergeant dans la surdité dans laquelle sombre progressivement l’humanité. Le cinéaste s’arme de circonstance pour utiliser les techniques cinématographiques à sa disposition afin de restituer les pertes olfactives de ses protagonistes – comment traduire la perte du goût ou de l’odeur à l’écran ? Moins évident que l’ouïe ou la vue.
Si Steven Soderbergh n’avait pas craint de tomber dans l’anti-spectaculaire pour décrire de façon quasi-scientifique sa pandémie et son monde sombrant vers l’apocalypse dans Contagion, MacKenzie tente de nous faire vivre l’expérience de façon sensorielle dans son Perfect Sense. Un essai réussi (malgré quelques réserves) qui vaut vraiment le détour, même s’il n’évitera inévitablement pas la comparaison avec Blindness du brillant Fernando Meirelles.
DAVID MacKENZIE | UK | 92 MIN | 28 MARS 2012 | EWAN McGREGOR, EVA GREEN |
Ah oui il vaut carrément le détour : un très joli film en effet. C’est marrant je n’avais pas pensé à la comparaison avec Blindness, que j’avais beaucoup aimé également. Quant à l’attachée de presse, la voilà rhabillée pour l’hiver ^^
Content qu’il t’ait plu. Les quelques retours que j’avais eu n’étaient pas toujours très positifs donc je suis ravi de pas être le seul à avoir passé un beau moment devant ce petit film poétique et assez marquant.
J’ai beaucoup pensé à Blindness et pas du tout à contagion. Je lui trouve peu de défaut mais j’en sors à peine…je suis assez retourné…
et je confirme : la caméra embarquée sur le vélo, pas géniale, j’ai failli vomir…
Hâte de lire ton avis. J’y retournerai afin de le voir sur un plus grand écran 🙂
N’est ce pas ? ^^
Je n’avais pas entendu parler… (je suis très en retard dans la lecture de mes Ciné Live). Voilà qui me donne envie ! Je trouve excellente et originale cette idée de nous rappeler… que nous avons cinq sens, que nous oublions parfois de faire marcher, et de s’interroger sur ce que serait la vie sans eux ! Un beau sujet.
Une très bonne surprise ! Les dernières minutes sont d’une pure beauté. Je suis d’accord avec toi sur l’utilisation de la musique, rien ne vaut la radicalité dans ce cas là. Quitte à perturber le spectateur, il fallait y aller jusqu’au bout et couper tout effet sonore jusqu’au générique dès que la surdité a fait son apparition.
Sinon, je veux des potins en ce qui concerne l’attachée de presse ! 🙂
Oui, j’avais presque envie que le film termine sans le moindre son, quitte à assumer à fond. Ce qu’il n’a pas fait mais le résultat est quand même superbe, les dernières minutes sont époustouflantes.
quelques réserves qui ne suffisent pas à modérer ton enthousiasme pour le film visiblement… j’y vais ce soir si tout va bien ! 🙂
mais que s’est-il passé avec l’attachée de presse ???!!!
Pas mal du tout, effectivement. et je ne parle pas que d’Eva 🙂 Evidemment, le rapport avec Blindness ressort fortement. Et d’accord avec la caméra embarquée sur le vélo : pas top…
J’ai adoré avec ses qualités et même ses petits défauts 🙂 Pas vu Blindness qu’il va falloir voir, surtout avec Julianne !
Oui, il vaut le détour ce film. Les gens ne semblaient pas ravis en sortant de la salle. Moi oui …
Nous sommes d’accord même si ta note est plus faible que la mienne.
Oui il faut voir Blindess, ce film ne te laissera pas indifférent.
Les gens ne sont pas des références, ils sont ignorants.
J’ai oublié de parler des prises de vue sur le vélo… Je ne m’en rappelais plus. Il faut dire que l’ai vu il y a un moment déjà… Pour ma part, j’ai un peu plus de réserves, même si j’ai quand même bien aimé.
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