EL CAMINO : UN FILM BREAKING BAD
À la suite de sa tragique évasion, Jesse doit accepter son passé s’il veut se construire un avenir… ou quelque chose qui y ressemble plus ou moins. Un film qui fait suite au final de la série Breaking Bad, suivant les aventures de Jesse Pinkman…
Critique du film
Voilà six ans que Breaking bad a tiré sa révérence, au sommet de son art, après une ultime saison magistrale et un dernier arc à couper le souffle. L’annonce de la sortie prochaine du film Breaking bad, El camino, qui allait prolonger pour deux heures le récit en suivant la fuite de Jesse Pinkman, a suscité autant d’excitation que d’appréhension. Pourquoi toucher à ce qui a été parfaitement conclu ? Pourquoi s’aventurer dans les territoires risqués du prolongement ? Bien sûr, retrouver Vince Gilligan aux manettes, tant à la mise en scène qu’au scénario, et l’équipe complète de la série phare en action devant comme derrière la caméra était un gage de qualité mais serait-elle capable de retrouver cette excellence ayant fait la réputation du show ?
Libéré de sa condition de prisonnier et filant à toute allure au volant d’une voiture volée, une El Camino, Jesse passe une grande partie du film à se cacher et à tenter de fuir mais peut-il vraiment fuir ce qu’il a été ? Un criminel ayant transgressé un grand nombre de lois, ayant même tué contre son gré. Dans ce « spin-off » qui ressemble davantage à une extension finale de ce qui rendait le spectacle captivant, plutôt qu’à un encombrement artificiel de rebondissements renversants, l’attachant Jesse souhaite définitivement changer de vie sans avoir à causer le moindre tort.
Renouant avec la mécanique d’origine, celui-ci devra dépasser une série d’obstacles logistiques, échouant souvent mais parvenant à se transcender en s’appuyant sur ce que son ancien mentor lui a appris, au fil du temps. De nombreux fantômes du passé traverseront son chemin comme son esprit, alors que celui-ci tente de s’en affranchir. Avec ce film-épilogue tourné en toute discrétion, Vince Gilligan et Aaron Paul offrent aux fans une dernière virée nostalgique et, à leur deuxième grand héros, une sortie belle et discrète, à l’image d’un personnage n’aspirant désormais plus qu’à une chose : être l’acteur de sa propre vie. Désormais, Jesse Pinkman n’est plus. S’all good, man !
Bande-annonce
11 octobre (Netflix) – De Vince Gilligan, avec Aaron Paul, Jesse Plemons
