A LIGHT THAT NEVER GOES OUT
Flûtiste classique, Pauli revient dans sa petite ville natale pour se remettre d’une dépression. Retrouvant une ancienne camarade de classe, il se laisse séduire par la musique expérimentale, attiré par l’énergie chaotique de sa nouvelle amie et trouve du réconfort dans leurs expérimentations sonores.
Critique du film
Premier long métrage de l’artiste Lauri-Matti Parppei, A Light That Never Goes Out est une œuvre singulière et poétique qui explore les méandres de la reconstruction personnelle à travers la musique expérimentale. Présenté en 2025 dans la sélection ACID du Festival de Cannes, le film suit Pauli, un flûtiste classique de renom, qui retourne, à 29 ans, dans sa petite ville natale au nord de la Finlande après une dépression. Incapable de jouer, il se sent comme un échec. Il retrouve Iiris, une ancienne camarade de classe qui compose de la musique expérimentale en solitaire. Iiris le persuade de collaborer, convaincue qu’ensemble, ils peuvent créer quelque chose de totalement nouveau et unique. Pauli, qui a toujours recherché la perfection, est attiré par son énergie chaotique et trouve du réconfort dans leurs expérimentations sonores .
Pour son premier geste cinématographique, Parppei, également musicien·ne et artiste visuel·le, tisse sa narration comme une partition musicale, avec une mise en scène simple et sans artifices. Son film baigne dans une mélancolie nordique et dépeint un environnement où l’on parle peu et où la dépression est tue, tel un tabou. C’est en rejetant le succès que Pauli renaît au sein de cette troupe de marginaux et de son amitié avec Iiris, renforcée par leur élan collectif de création qui vise un retour à l’essentiel.
Une comédie burlesque et queer
Mais contrairement à ce que son sujet pourrait laisser croire, A Light That Never Goes Out ne joue pas la carte du pathos mais bien celle de l’humour. Sa tonalité, un brin absurde et burlesque, son univers queer et ses dandys d’un autre temps composent les ingrédients de ce film singulier qui fait la part belle à l’euphorie du partage et du processus créatif, affirmant que l’Art mérite d’être vécu comme une expérience vivante et libératrice. Derrière ses airs de comédie douce-amère, A Light That Never Goes Out interroge les injonctions sociales et artistiques et permet à Lauri-Matti Parppei de signer une proposition audacieuse et prometteuse, à la fois intime et universelle, qui résonne comme une ode à la résilience et un hymne à l’anti-conformisme.
