LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE
La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.
Critique du film
Présenté comme un faux biopic de Liliane Bettencourt, victime d’abus de faiblesse par le photographe François-Marie Banier, La femme la plus riche du monde met en scène Isabelle Huppert dans le rôle de cette milliardaire fantasque. Comme souvent impériale, l’actrice confère au film quelques éclats de grandeur qui échappent au reste de la farce.
Hélas, cette comédie, qui se voulait satirique et déjantée, peine à trouver le ton juste. Dans une époque où les inégalités se creusent et où la précarité atteint des taux records, la légèreté affichée autour de l’indécence des ultra-riches semble souvent déplacée, presque hors sol. Le rire n’est pas toujours au rendez-vous, et l’ironie mordante promise se dilue dans une extravagance qui tourne parfois à vide. L’humour, trop souvent de mauvais goût, peine à convaincre face à la gravité du sujet, tandis que le film manque de profondeur émotionnelle, survolant l’ampleur des abus et des dynamiques familiales complexes.

Le personnage grotesque de Laurent Lafitte, de tous les excès et constamment en surjeu, entraîne le film vers une potacherie exaspérante. Ses mimiques et dérapages caricaturaux finissent par nuire au rythme et à la cohérence de la comédie, reléguant l’intrigue principale au second plan. Si le film possède quelques éclats – essentiellement grâce à Huppert – il reste difficile de ne pas ressentir une lassitude face à ces pitreries, alors qu’il y avait matière à étoffer le portrait d’une des figures féminines les plus influentes de la fin du XXᵉ siècle, en explorant davantage la relation mère-fille ou en donnant plus d’épaisseur au personnage de Marina Foïs.
Malgré une ambition affichée, la promesse de transformer la comédie en réflexion se dilue : la satire demeure inégale, incapable de trouver une réelle profondeur émotionnelle.
De l’écrit à l’écran 2025 – Film d’ouverture






