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SPENSER CONFIDENTIAL

Spenser, un ancien flic, replonge dans les bas-fonds de Boston lorsqu’il découvre la vérité sur un complot retors et un meurtre qui a défrayé la chronique. Malgré des menaces répétées, Spenser décide de prendre l’affaire en main pour prouver que personne n’est au-dessus des lois.

Critique du film

Peter Berg et Mark Wahlberg ne se quittent plus. Depuis leur première collaboration sur le mémorable Du sang et des larmes en 2013, les deux camarades de jeu en sont désormais à cinq films ensemble. C’est simple, Mark Wahlberg tient l’affiche dans tous les films du réalisateur depuis. Et c’est donc tout naturellement qu’au moment de faire leur entrée dans l’univers du géant du streaming, ils se sont retrouvés pour unir leur talent. 

Tiré d’une série de romans de Robert B. Parker, Spenser est, comme son auteur, un pur produit de Boston. Le détective est apparu dans plus de 40 romans et a même eu droit à plusieurs adaptations télévisuelles, dont une série à succès au milieu des années 1980. Depuis la mort de l’auteur, c’est Ace Atkins qui a repris l’écriture des aventures de Spenser et c’est d’ailleurs un de ses livres (Wonderland) qui a servi de base pour cette version Netflix. Si l’auteur a changé, la ville de Boston reste, elle, toujours au cœur de l’intrigue. C’est sans doute cet ancrage qui a attiré Mark Wahlberg dans cette aventure, lui qui est si attaché à sa ville natale. Le film est ainsi une véritable déclaration d’amour à la capitale du Massachusetts, Peter Berg prenant un plaisir évident à filmer la ville et à révéler son visage contemporain.

Humour et baston

Avec Spenser Confidential, le réalisateur nous offre un film d’action old-school dans la pure tradition de ce que l’on pouvait voir au tournant des années 80-90. Mêlant humour et baston, le film est taillé sur mesure pour Marky Mark qui semble s’éclater dans son personnage de flic déchu au secours de la veuve et de l’orphelin. Son duo avec Winston Duke (Black Panther et Us), construit sur le modèle des buddy-movies et du choc des générations (façon L’Arme fatale), fonctionne bien. Et globalement, c’est tout la galerie de personnages constituant l’entourage de Spenser qui est attachante, qu’il s’agisse d’Alan Arkin en figure paternelle impassible ou encore d’Iliza Shlesinger en petite-amie au caractère bien trempé.

Avec ses manières de justicier en quête de vérité, Spenser fait naturellement penser au Jack Reacher de Tom Cruise, autre héros issu d’une série de romans. Et cette ressemblance ne se limite pas qu’à l’histoire, puisque les deux films partagent également ce goût pour le charme de l’ancien et du travail bien fait. Le film privilégie par exemple les effets spéciaux sur plateau aux tournages sur fond vert, et les scènes de combat témoignent d’une brutalité inhérente au cinéma de Peter Berg. Spenser donne des coups, mais il en ramasse au moins autant. On note par ailleurs, et comme toujours dans les films du cinéaste, le soin particulier apporté au travail sonore qui renforce le caractère viscéral du long-métrage.

Le réalisateur confirme aussi avec ce film une tendance amorcée avec 22 Miles, et un retour à un cinéma plus léger, après sa trilogie sur les héros ordinaires et adaptée de faits réels (Du sang et des larmes, Deepwater et Traque à Boston). Produit par Neal H. Moritz (producteur de la saga Fast & Furious), ainsi que par Peter Berg et Mark Wahlberg, Spenser Confidential est un film efficace et agréable qui distille ce qu’il faut d’action et de divertissement. Berg assume la simplicité du scénario pour mieux mettre en avant ses personnages et leur énergie communicative.

Le plaisir est donc au rendez-vous, et si le succès venait à l’accompagner, parions que nous entendrons de nouveau parler de Spenser et de sa bande, tant le film semble pensé comme le premier épisode d’une franchise sur le justicier de Boston.

Bande-annonce

6 mars 2020 (Netflix) – De Peter Berg, avec Mark WahlbergAlan Arkin




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