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MIKEY AND NICKY

Nicky apprend que la mafia a mis sa tête à prix après avoir volé le parrain. Il appelle Mickey qui comme toujours vient le tirer d’affaires. Mickey l’aide à surmonter sa paranoïa et son angoisse. Il réussit à le sortir de l’hôtel où il se terre et propose un plan pour s’enfuir. Mais Nicky n’arrête pas de changer d’avis et maintenant un tueur est à leurs trousses. Alors qu’ils doivent sauver leur peau, les deux amis s’interrogent sur la trahison, le regret et le sens de leur amitié.

Critique du film

Sorti en 1976, mais tourné à partir de 1973, (le montage à lui seul dura 1 an et demi) Mikey and Nicky est le troisième film réalisé par Elaine May, femme de théâtre et de cinéma (elle débuta sur scène à l’âge de 3 ans). Son quatrième film Ishtar, sorti en 1987, connut un tel échec commercial qu’elle n’en tourna pas d’autre ensuite. C’est d’autant plus regrettable quand on découvre Mikey and Nicky, déambulation nocturne dans la ville de Philadelphie de deux hommes, dont l’un est traqué par la pègre. 

Autant le dire tout de suite, l’intrique policière de ce film n’est qu’un prétexte pour mettre en scène une histoire d’amitié et de trahison. Il s’agit d’un film sur la paranoïa, l’errance, l’ambiguïté d’une amitié qui se délite ou qui n’a finalement peut-être jamais existé.

L’intérêt du film repose essentiellement sur l’interprétation et la mise-en-scène. Une interprétation exceptionnelle de naturel et de vérité de la part de Peter Falk et de John Cassavetes, bien sûr, mais aussi de Ned Beatty, impeccable en tueur à gages loser et improbable, de Rose Arrick et de Carol Grace dans les principaux rôles féminins. On y reconnaîtra aussi M Emmet Walsh en chauffeur de bus. Il s’agit d’un jeu d’acteur typique de l’Actor Studio, très présent dans les films du Nouvel Hollywood.

Quant à la très belle mise en scène d’Elaine May, elle sait aussi bien capter l’ambiance de la ville de Philadelphie la nuit que les sentiments, changements d’humeur de ses personnages. La moindre expression, le moindre regard sont captés avec autant d’acuité que dans les films de John Cassavetes. Une allusion au cinéma de ce dernier est d’ailleurs présente dès le début, par l’intermédiaire d’une coupure de presse.

Un film à redécouvrir, pour ses acteurs, sa réalisation, la richesse thématique et la complexité des personnages dont on ne sait pas toujours quoi penser, tant l’impression qu’ils donnent est changeante, à l’image de leurs humeurs.


Classiques du cinéma / VidéoClub


Depuis le 21 janvier, ce film est disponible en DVD et en Blu-Ray, réédité par Potemkine. Le film est accompagné de deux suppléments : la bande-annonce d’origine et surtout une analyse de plus de 45 minutes par Jean-Baptiste Thoret, analyse et présentation très intéressantes. L’image est très bien restaurée avec un respect du grain cinéma, typique des années 70 et de l’esthétique des films de John Cassavetes ou de Barbara Loden.




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