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FORBIDDEN DREAM

Au 15ème siècle, Sejeong, roi de Joseon, aimerait émanciper son pays de l’Empire des Ming, ce puissant voisin devant lequel Joseon ne cesse de se courber. Il remarque un jour un esclave, Yeong-sil, doué d’une ingéniosité hors du commun pour construire des instruments que les meilleurs savants de la cour semblent incapables de développer. Le monarque prend alors l’esclave sous son aile… 

Critique du film

Dès les premières minutes, Forbidden Dream impressionne par les moyens mis en œuvre : décors, costumes, le film de Hur Jin-ho flatte la rétine. On y suit l’amitié naissante entre Jang Yeong-sil, un ancien esclave devenu ingénieur – astronome, sorte de Léonard de Vinci coréen, et Sejong le Grand, un roi humaniste passionné par les étoiles et soucieux d’améliorer les conditions de vie de son peuple.

Par le biais des inventions de Jang Yeong-sil, c’est encore une question d’émancipation qui est jeu, cette fois, celle de la Corée, alors inféodée à l’Empire chinois de la dynastie Ming. En effet, que ce soit par la construction d’une horloge à eau ou en redéfinissant la carte du ciel coréen, l’inventeur et son roi ont permis d’ajuster les horaires et les cultures à la réalité saisonnière du pays, quand ceux-ci étaient jusqu’alors basés sur les calculs inadaptés des scientifiques de l’Empire Ming. Mais ces innovations sont mal perçues par l’élite coréenne, soumise à la Chine, et qui voit également d’un mauvais œil le projet du roi Sejong de développer un alphabet propre à la Corée, symbole de liberté et d’indépendance pour le peuple coréen.

Forbidden dream film

La réussite du film tient aussi à son casting, avec en premier lieu l’inévitable Choi Min-sik. Celui qui est devenu une star internationale grâce à Old Boy (2003) est une fois encore parfait dans le rôle de cet esclave devenu favori du roi, et qui dédie sa vie à la recherche. À la fois drôle et touchant, on retrouve toute l’énergie folle de l’acteur dans ce personnage taillé sur mesure. Face à lui, un autre acteur de calibre avec Han Suk-kyu dans le rôle du roi Sejong. La complicité entre les deux acteurs est évidente, et la naissance de l’amitié entre leurs deux personnage érudits constitue la meilleure partie du film.

En ce sens, il est d’ailleurs dommage que l’on perde un peu de vue le personnage de Choi Min-sik dans le troisième acte au profit d’une intrigue politique secondaire et trop étirée. Le film aurait ainsi mérité d’être condensé pour gagner en rythme, tout en se concentrant davantage sur la relation entre les deux amis au cœur du récit. Mais au-delà de ce détail et d’une certaine tendance hagiographique, le film de Hur Jin-ho reste un drame historique aussi passionnant qu’émouvant sur les éléments culturels fondateurs de la nation coréenne.

 




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