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DE BAS ÉTAGE

Mehdi, la trentaine, est un perceur de coffres de petite envergure. Avec ses complices, il tente de s’en sortir mais leurs cambriolages en zone industrielle ne payent plus comme avant et les quelques alternatives professionnelles qui s’offrent à lui ne le séduisent pas. En pleine remise en question, il tente de reconquérir Sarah, mère de son fils d’un an qu’il adore.

Critique du film

De bas étage, c’est – selon les dires de son réalisateur – l’histoire d’un homme aussi amoureux qu’orgueilleux, qui vit très mal la situation dans laquelle il se trouve. Le trentenaire, qui survit grâce à de petits méfaits en forçant les coffres-forts d’entreprises situées dans des zones industrielles de Seine Saint-Denis, s’efforce de réparer le lien avec celle qu’il aime et qui lui a donné un fils.

S’il se comporte comme un père plein de bonnes intentions, qui s’efforce de montrer patte blanche et de créer un lien avec son enfant, sa tentative de reconquête de celle qui est « partie » paraît plus maladroite, si ce n’est problématique. Très orgueilleux, il ne supporte pas la situation dans laquelle il se trouve, obligé de rester vivre chez sa mère – avec laquelle il n’est pas toujours agréable. Sur la défensive, il semble manquer d’empathie envers Sarah, bien obligée de se débrouiller pour élever cet enfant dont elle ne voulait pas forcément.

Engrenages de l’échec

Si Yassine Qnia montre assez justement l’impuissance de Mehdi à s’émanciper financièrement pour assumer matériellement la charge de cette famille et la mécanique infernale de l’échec, il peine à rendre attachant ce personnage capable de violence verbale et d’intimidation physique comme d’égoïsme envers celle qu’il aime. Coincé dans un engrenage, son besoin de tout contrôler se répercute sur son entourage : sa mère, son ex-compagne, ses amis. Alors qu’il sent que Sarah est en train de lui échapper, il devient de plus en plus possessif et intrusif. Il la suit, la surveille sur son lieu de travail, cherche à lui forcer la main. Incapable de l’aimer correctement, il devient clairement toxique alors qu’il ne supporte plus les échecs multiples de son existence désormais dans une impasse.

Malheureusement, et malgré l’interprétation irréprochable de Soufiane Guerrab, l’antipathie qu’il suscite peine à rendre son récit attachant. On saluera toutefois le regard sans complaisance de Qnia envers son anti-héros qui aurait pu être dépeint comme un loser magnifique. Louable.

Bande-annonce

4 août 2021De Yassine Qnia, avec Soufiane GuerrabSouheila Yacoub

Cannes 2021Quinzaine des Réalisateurs




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