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BIG GUNS

Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer des affaires. N’acceptant pas sa démission, l’organisation tente de l’éliminer, et tue, par erreur, sa femme et son enfant. Fou de douleur, il décide de se venger…

Critique du film

Réalisé en 1973 par Duccio Tessari, Big guns appartient au genre spécifiquement italien du poliziottesco, ou néo-polar italien, marqué par un style très sombre, une violence crue, réaliste et souvent par la mise en lumière de collusions entre le crime organisé et les institutions qu’elles soient politiques, financières ou religieuses. 

Alain Delon interprète Tony Arzenta, un tueur à gages qui souhaite mettre un terme à ses activités criminelles. Ce qui motive principalement cette décision, c’est la peur que son fils ne veuille venger sa mort s’il lui arrivait d’être lui-même abattu. Arzenta sait que toute cette violence génère une escalade sans fin. Sa « hiérarchie » lui fait comprendre qu’on ne peut quitter ce job sans prendre le risque d’être exécuté, car trop de secrets compromettants, trop de dossiers ont été portés à la connaissance de ce tueur. Par un malheureux et tragique concours de circonstance, sa femme et son fils sont tués à sa place. Arzenta décide donc de d’attaquer à cette organisation criminelle.

Aucun ingrédient propre au poliziottesco ne manque à ce film, qui ne fait pas partie des oeuvres les plus connues avec Alain Delon mais qui s‘avère très recommandable : poursuites en voitures, fusillades, meurtres brutaux et sanglants parsèment Big guns. La photographie très froide de Silvano Ippoliti accentue l’aspect cotonneux, cafardeux de cette histoire d’un homme qui se lance dans un combat à l’issue qu’on imagine fatale. L’intrigue se déroule à Paris, Milan et Copenhague, déploie une galerie d’hommes plus infréquentables les uns que les autres – malgré son statut de personnage principal dévasté par la douleur et le deuil, Tony Arzenta semble assez indifférent et passif devant le spectacle d’une femme qu’on tabasse – et des scènes d’exécutions toujours plus glaçantes quant aux méthodes utilisées. 

Autour d’Alain Delon dans le rôle principal, on trouve Carla Gravina, Roger Hanin, mais aussi Richard Conte, Marc Porel ou Umberto Orsini. Une très belle distribution donc, pour un film de bonne facture, bien mené et mis en scène par un réalisateur qui avait débuté avec des peplums et des westerns. Duccio Tessari allait à nouveau faire appel à Alain Delon deux ans plus tard pour interpréter le rôle de Zorro. 


15 février 2023 (ressortie) – De Duccio Tessari, avec Alain Delon




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