TRUE DETECTIVE | La saison 3 sur OCS
Quoi ?
Lancée en 2014 par HBO, la première saison de True Detective a connu un immense succès critique. Délaissant le bayou pour la jungle urbaine de Los Angeles dans sa deuxième saison, la série semble revenir à ses sources pour une troisième saison, située dans les terres arides de l’Arkansas. Après une deuxième saison en-demi teinte, la série d’anthologie policière revient à ce qui a fait son succès d’autrefois : une plongée dans les ténèbres du Sud américain, à travers ses monstres bien réels, ses disparitions d’enfants, le tout enveloppé dans un mysticisme inquiétant.
Qui ?
La force de True Detective tient de son duo principal charismatique. C’est Mahershela Ali (Moonlight) et Stephen Dorff qui succédent à Colin Farell et Rachel McAdams, le duo de la saison 2, et Matthew McConaughey et Woody Harrelson, le duo de la première.
On retrouve aux commandes Nic Pizzolatto, déjà présents lors des deux saisons précédentes, ainsi que Jeremy Saulnier (Green Room) pour les deux premiers épisodes, et Daniel Sachkeim sur le reste. Cary Fukunaga, à qui l’on doit principalement la première saison, ne reviendra pas sur cette troisième saison.
Quand ?
Les deux premiers épisodes de la série ont été diffusés en France sur OCS depuis le 14 janvier, avec un nouvel épisode chaque lundi chez le diffuseur français. À cette occasion, le comédien Stephen Dorff est venu présenter ce troisième chapitre à Paris auprès de la presse française.
Notre avis sur le premier épisode
Il n’aura fallu que quelques minutes pour être à nouveau charmé par le générique crépusculaire, qui annonce bel et bien un « retour aux sources ». Nic Pizzolatto revient à un univers qu’il maîtrise, ancré dans une ruralité poisseuse et qui était devenu la marque de fabrique d’une première saison déjà culte. Le showrunner parvient à nouveau à distiller cette atmosphère si particulière du Southern Gothic : l’aridité inquiétante des paysages de l’Arkansas, sublimés par la caméra de Jeremy Saulnier, rongés par la misère et la mort. La frontière entre réalité et fantastique s’amincit dès lors que l’enquête prend une dimension occulte. Cette troisième saison revient à une identité visuelle très marquée, qui ne manque pas de séduire les fans de la première heure.
À force de similitudes avec la première saison, on est en droit de craindre que celle-ci ne soit qu’une pâle copie. Et il est clair que les similitudes sont nombreuses : disparition d’enfant, meurtre occulte et récit sur plusieurs décennies. Pourtant, le premier épisode reste efficace, peut-être parce qu’il ne cherche pas à copier vainement mais s’empare d’un matériau de base pour proposer quelque chose de différent. Exit le nihilisme sombre qui dominait la première saison. Dès le générique, la musique apporte une étrange douceur que l’on retrouve dans le sympathique duo Mahershala Ali/Stephen Dorff. La série semble prendre un tournant plus intime et émotionnel, qui s’incarne dans le personnage plus vieux de Mahershala Ali, meurtri par le poids des années et souffrant de perte de mémoire.
Force est de constater que la série n’a pas perdu de sa splendeur, même si elle se place (pour l’instant) en dessous de son aîné. Il est encore trop tôt pour juger cette saison, mais ce premier épisode laisse sur de belles promesses…