MEA CULPA
Flics sur Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d’une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture. Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé . Il va tout perdre. Sa vie de famille. Son job de flic. Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d’une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d’un règlement de compte mafieux.
Pour Eux
Il nous avait enchanté avec le très bon Pour elle et efficacement diverti avec l’entraînant À bout portant. Son troisième long-métrage, réunissant les deux acteurs principaux de ses deux premiers polars, avait de quoi susciter quelques attentes. Malheureusement, le spectateur déchante très vite. La mise en place de Mea culpa est aussi laborieuse qu’inutilement longue, les deux acteurs (Gilles Lellouche et Vincent Lindon) reposent leur interprétation sur un mutisme superficiel et l’intrigue étonne par sa médiocrité digne d’un feuilleton du jeudi soir. On n’assiste alors qu’à une juxtaposition de scènes reposant sur des justifications assez capilo-tractées.
Si la réalisation de Fred Cavayé et sa superbe photographie sont toujours très appréciables, on est en revanche désolé par la pauvreté d’un scénario qui accumule paresseusement les clichés et les rebondissements prévisibles autant que les personnages caricaturaux : le méchant slave chauve et ses hommes de main, le commissaire con comme ses pieds, l’ex-épouse grincheuse et son nouveau boyfriend qui aime la corrida, le gamin trop mûr pour son âge, les deux amis d’une loyauté indéfectible… On se croirait dans une production super-jetables made in Besson. Pour réussir un bon polar, il ne suffit pas seulement d’avoir une « idée » et un certain talent à broder une ambiance et des scènes d’action haletantes. Olivier Marchal (à l’origine du projet) ne se distinguait déjà pas particulièrement par son originalité, son pitch n’a pas été converti en objet cinématographique probant doté d’un scénario digne de ce nom. Ne subsistent alors que quelques séquences, ça et là, pour ne pas décrocher et apprécier un minimum ce déplacement pour autant peu recommandable.
Avec Mea Culpa, Fred Cavayé franchit difficilement le cap du troisième film avec un sentiment décevant de « réchauffé ». Son talent derrière la caméra saute aux yeux, en témoignent certaines scènes soignées et particulièrement bien mises en scène (notamment la très intense séquence du tgv). Celui derrière la plume laisse davantage sceptique. En confiant ses prochains projets à un scénariste de métier (on pense notamment à Abdel Raouf Dafri) et en cherchant davantage à se renouveler, il sera assurément capable de nous enthousiasmer à nouveau. Mais cela passera par autre chose qu’un mea culpa.
La ficheMEA CULPA
Réalisé par Fred Cavayé
Avec V. Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki
France – Thriller
5 février 2014
Durée : 90 min
J’avais plutôt bien aimé « À bout portant » mais ta critique ne m’encourage pas spécialement à découvrir celui-ci. Peut-être en vidéo du coup.
En même temps, franchement, faut être bête pour aller voir ça quand même, mon p’tit Tom 😉 T’avais pas vu la b-a avant ? Parce que tu voyais déjà le désastre que c’était et comment ça puait le nanar réchauffé ! Même si on m’avait invité, je n’y serai pas allé.
Ma foi, j’y suis allé en restant sur la confiance née après ses deux premiers films. Confiance déçue. On ne m’y reprendra pas.
J’avais tout de même apprécié davantage POUR ELLE mais le suivant était plutôt efficace.
Je n’ai pas été emballée par ses deux premiers. Celui-là ne me tente donc guère et ton billet conforte mon opinion…
[…] Mea Culpa – Fred Cavayé […]