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LUCY BOYNTON | Entretien

À l’occasion de la présentation de Sing street au festival de Deauville, en septembre dernier, nous avons pu nous entretenir avec la comédienne du film Lucy Boynton. Cette romcom juvénile et pop-rock signée John Carney (Once) débarque en salle mercredi… 

Nous avons découvert le film au début de l’été et étions convaincus qu’il avait tous les arguments pour séduire le public des festivals. Comment avez-vous vécu sa présentation officielle à Deauville ? 

Lucy Boynton : Ce fut très excitant. Tourner ce film fut une remarquable expérience. J’avais envie que le public adhère autant que moi et soit emballé par ses qualités, les mêmes qui m’avaient plu et poussée à embarquer dans cette aventure. J’ai adoré voir leurs réactions, c’était grisant et réconfortant de sentir l’enthousiasme du public.

Comment êtes-vous arrivée sur le projet ? Etiez-vous familière du travail de John Carney avant d’être castée pour Sing street

L. B. : J’avais vu Once, que j’avais profondément aimé. Durant l’été où je passais les auditions, son second film est sorti, New-York Melody, et j’ai pu le voir deux ou trois fois au cinéma. J’étais convaincu que c’était un réalisateur extrêmement doué et cela a décuplé mon envie d’obtenir le rôle. J’ai dédoublé d’efforts pour l’avoir et en être. 

Dès la deuxième page, j’étais folle de cette histoire, si unique. J’ai passé plusieurs sessions, je recevais des remarques de John à chaque fois, et je lui renvoyais d’autres prises où j’essayais de gommer mon accent britannique et de prendre l’accent irlandais. Pour cela, je regardais des dizaines et des dizaines d’interviews irlandaises sur internet, des films irlandais à la pelle. Je croisais les doigts pour que cela se fasse !  

Vous étiez la seule présence féminine dans la bande…  

L. B. : Effectivement, j’étais la seule actrice mais l’équipe technique comportait beaucoup de femmes. Les garçons ont été très attentionnés avec moi mais aussi très drôles et taquins. J’avais l’impression de retourner à l’école.

Le film se situe dans une époque que nous n’avons pas connu. Avez-vous pris une machine à voyager dans le temps pour vous immiscer dans cette ambiance rétro ? 

L. B. : J’aurais adoré ! Vous imaginez à quel point ce serait cool ? D’une certaine façon, nous avions l’impression de voyager en arrivant sur le tournage. La préparation de chaque scène nous renvoyait dans le passé. Dès que j’étais coiffée, maquillée et que j’enfilais les costumes de Raphina, j’avais l’impression de vivre dans les années 80. Je regardais énormément de vidéo-clips de cette époque pour m’imprégner de l’énergie de cette ère. 

Outre ces clips vidéos, John Carney vous a-t-il donné une liste de films des années 80 à visionner, comme ceux de John Hugues ?

L. B. : Oui, l’avantage est que j’avais déjà vu la majorité de ses films avant de tourner. Ainsi, nous pouvions facilement en parler en amont du tournage. Ce fut pareil pour les références musicales, nous avions déjà les mêmes (The Cure, Duran Duran…) et elles se sont retrouvées dans la bande-originale. 

Quelles étaient ses références ?

L. B. : Principalement Rio de Duran Duran, qui se retrouve d’ailleurs dans le film. Elle donnait bien le ton de cette époque, celle sur laquelle il souhaitait que l’on se focalise, comme le font les garçons lorsqu’ils commencent à monter le groupe et tourner leur premier clip.

Quelles sont vos morceaux préférés de cette époque ?

L. B. : Je suis une grande fan de Hall & Oates. Donc je vais choisir Maneater de Daryl Hall et John Oates, qui figure d’ailleurs sur la bande-originale du film. J’aime également beaucoup Talking Heads et particulièrement Burning down the house. J’aime aussi énormément Pop Muzik de Robin Scott, qu’on retrouve aussi dans la soundtrack. 

Même si film se déroule dans le passé, avoir la chance de vivre de son art est un privilège de plus en plus inaccessible pour les générations actuelles. Etait-ce important pour vous de défendre l’un des messages du film : poursuivre ses rêves même s’ils ne sont pas réalistes ? 

L. B. : Effectivement, il faut être très chanceux pour pouvoir suivre ses rêves et vivre de sa passion. J’ai conscience d’avoir beaucoup de chance de faire cela actuellement. Conor et Raphina donnent une véritable leçon d’espoir inaltéré. C’est important de s’accrocher à cet espoir que tout finira par tourner comme on l’espère.  

SPOILER ALERT : cette question révèle des éléments importants de l’intrigue 

Êtes-vous plutôt du genre optimiste, ou plutôt pessimiste comme John Carney ? Quelle est votre interprétation personnelle de la conclusion de Sing street

L. B. : Je vais rester du côté des optimistes. Peu importe si John vous dit l’inverse. Même si je suis plutôt une réaliste, je me dis qu’ils sont portés par cette volonté de réussir, l’un et l’autre, et qu’ils vont y parvenir. 

Donc vous êtes très satisfaite de cet épilogue qui laisse au spectateur sa propre liberté d’interprétation, alors que John regrette presque de ne pas avoir été plus explicite… 

L. B. : Oui, je préfère cette fin ouverte. Bien sûr, il y a quelque chose de métaphorique dans la dernière scène mais je l’aime beaucoup.  

L’avenir semble donc ouvert pour Conor et Raphina… Qu’en est-il du votre ? Quels sont vos projets ?

L. B. : Je vais promouvoir un autre film que j’ai tourné, I am the pretty things that lives in the house d’Oz Perkins. J’ai également fait un film qui s’appelle Rebel in the rye, un biopic sur J. D. Salinger réalisé par Danny Strong (avec Kevin Spacey et Nicholas Hoult – ndlr) que je suis impatiente que les gens découvrent. Et dans quelques mois, je retrouverai Oz Perkins pour un nouveau projet !

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Entretien réalisé le 7 septembre 2016. – Remerciements : Sophie Bataille, Olivier Vigerie (photos)




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