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TRUE THINGS

Kate tente d’échapper à la routine en surfant sur le net, à la recherche de lieux de vacances idylliques. Un simple flirt avec un inconnu la fait soudainement basculer, tête baissée, dans une liaison qui déborde sur toutes autres priorités du quotidien. Progressivement, elle s’isole de ses amis et ment à son employeur, qui la considérait déjà comme un électron libre. D’arrangements impulsifs successifs avec cet homme, enregistré dans son téléphone sous le seul nom de « Blond », la vie de Kate va prendre un tout autre détour.

Critique du film

Adaptation du premier roman de Deborah Kay Davies True things about me (au titre français peut-être plus explicite : Déliquescence), True things met en scène la rencontre entre une jeune femme Kate, qui travaille dans un centre social et un homme qu’elle reçoit au départ dans un cadre professionnel et qui sort de quatre mois de détention. L’homme qu’elle surnommera Blond lui fait vite des avances et va pousser la jeune femme à prendre beaucoup de libertés avec son travail et les contraintes qui en découlent.

Déjà sur la sellette pour des retards et des absences non justifiées, Kate souhaite échapper à la grisaille de son existence et à la morosité du monde du travail. Mais peut-être va-t-elle se mettre en danger. Blond semble l’éveiller à une certaine indépendance, mais s’agit-il d’une influence uniquement positive ? Kate et Blond ont débuté une liaison. On ne sait pas pourquoi Blond a purgé une peine de prison, mais très vite cette relation parait toxique, dysfonctionnelle. L’homme semble vouloir mener le jeu de la relation, ce qu’il fait avec cruauté. Kate se sent dépendante et connaît un sentiment d’humiliation. Ses rapports avec ses parents, aimants et présents pour cette jeune femme qu’ils considèrent sûrement comme fragile, vont s’effriter, tout comme sa situation professionnelle.

Kate va-t-elle arriver à se détacher de cette emprise et en a-t-elle vraiment envie ? Et pour échapper à une relation perverse, faut-il soi-même se montrer violent ou insensible ? Qui des deux est le plus amoureux finalement ? Lors d’une magnifique scène de danse en solitaire en Espagne, Kate a l’air d’enfin se trouver, se sentir enfin libre. 

Le film de Harry Wootliff (Only you) nous offre une histoire prenante avec des êtres qui gardent une grande part de mystère. Kate et Blond sont interprétés par des comédiens habités : Ruth Wilson, finalement mi-ange mi-démon, et Tom Burke, particulièrement magnétique, au charme presque animal dans le rôle d’un homme certainement plus fragile qu’il ne veut se l’avouer ou le montrer. La photographie d’Ashley Connor offre un bel écrin à cette histoire, avec de très belles scènes nocturnes notamment. Fuir le quotidien équivaut-il toujours à une fuite en avant ? Faut-il commencer par se perdre pour se trouver ou se retrouver ? Ces questions sont au cœur de True things qui jamais n’a la prétention d’y répondre mais qui propose aux spectateurs de se faire leur propre opinion. 


Festival Les Arcs 2021 // Dinard Film Festival


Disponible sur OCS




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