TÁR
L’histoire de Lydia Tár, une chef d’orchestre largement considérée comme l’une des meilleures dans son domaine, et la toute première femme conductrice d’un grand orchestre allemand.
Critique du film
Todd Field aura pris son temps. Quinze ans après Little Children, superbe film injustement méconnu, il signe son grand retour avec Tàr, présenté à la Mostra de Venise et sorti en salle en cette fin de mois de janvier. Il signe l’un des grands films de ce premier trimestre, une représentation symphonique autour d’un personnage contradictoire, brillamment incarné par Cate Blanchett. Tel Icare qui vola trop près du soleil et tomba dans une chute dévastatrice, Lydia Tàr acquiert un statut de déesse abusant de son statut avant de perdre la raison et de voir sa vie s’effondrer en morceaux. Une tranche de cinéma captivante et déroutante. – TP
Fascinante plongée dans la tête d’une artiste au sommet de sa gloire, Tár décortique avec brio les mécanismes du pouvoir et des abus perpétrés de manière quasi inconsciente par ceux qui le détiennent. Loin des clichés et d’une morale hollywoodienne prémâchée, Todd Field propose au spectateur d’assister au ralenti à la chute d’une femme puissante complexe aux desseins ambivalents. Un film troublant et inconfortable qui mise sur l’intelligence de son spectateur pour trouver des réponses – jamais satisfaisantes – dans le regard énigmatique (et toujours aussi cinégénique) de Cate Blanchett. – AR
Face à un cinéma indépendant de plus en plus situé au-dessus des personnages et non plus à leurs niveaux, Tár de Todd Field impressionne par sa manière d’embrasser les tourments de sa protagoniste. La capacité du réalisateur à faire des petits détails caractériels et comportementaux une tragique gradation dramaturgique et narrative fait mouche durant sa longue durée. Cate Blanchett mérite tous les honneurs qu’on a pu lui accorder et qu’on lui accordera sûrement aux prochains Oscars. – TB
Bande-annonce
25 janvier 2023 – De Todd Field, avec Cate Blanchett, Nina Hoss et Noémie Merlant.