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SCREAM 6

Après avoir frappé à trois reprises à Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans Big Apple, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier…

Critique du film

« On ne se contente plus de faire des suites, on fait des franchises« , théorise l’une des protagonistes à mi-parcours dans Scream VI. Cela implique : une surenchère de meurtres, un tueur au profil opposé à celui du volet précédent ou bien encore le fait que personne n’est à l’abri d’y passer – y compris les personnages emblématiques… Cette petite leçon de néo-slasher s’applique bien évidemment au film que nous sommes en train de voir. C’est même un passage obligé dans chaque film de la saga Scream qui ne serait pas tout à fait la même sans cette séquence ludique soulignant sa dimension méta.

Dans le premier épisode, signé Wes Craven en 1996, les références aux oeuvres cultes de l’horreur abondaient. Dans ce millésime 2023 mis en scène par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, les clins d’oeil aux monuments du genre se font moins saillants (une évocation de Dario Argento par ci, un masque de Michael Myers par-là). En revanche, la tendance à l’auto-référencement, qui n’a cessé de s’accentuer d’un Scream à l’autre, elle, se confirme.

Si l’intrigue se déroule à New-York – un cadre hyperurbain inédit dans l’histoire de la franchise – les fidèles resteront en terrain connu. En dehors d’une scène dans le métro – très bonne idée de faire planer la menace dans une rame bondée plutôt que dans une maison ou un amphi dépeuplé -, la nouvelle localisation est sous-exploitée. C’est un choix délibéré : le film reste obstinément à l’écart de tout réalisme trop prononcé pour mieux continuer de développer le metavers Scream.

Nouvelle ville, nouvelles règles ?

Ce parti-pris s’incarne dans un décor on ne peut plus improbable : un cinéma désaffecté transformé en musée du crime, exposant les reliques/pièces à conviction des meurtres commis par Billy Loomis et Stuart Macher, puis par celles et ceux qui leur ont succédé. Cela n’a aucun sens et ce n’est pas la plausibilité que les scénaristes recherchent. Il s’agit uniquement de s’amuser avec les codes de la franchise et les attentes des fans – il est recommandé d’avoir vu les opus précédents pour comprendre ce qui se trame ici. Parfois, c’est réussi, comme la traditionnelle scène pré-générique qui opte pour un contre-pied total et assez malin. Mais, le plus souvent, cela a le goût de réchauffé, y compris lorsque « ghost face » utilise, pour la première fois, une arme à feu lorsqu’il passe à l’attaque dans une épicerie.

Scream 6 Courteney Cox

La franchise est-elle à bout de souffle ? Pas forcément. Même si certains rebondissements sont difficiles à avaler et que les incohérences abondent, il est à noter que le duo de réalisateurs parvient à ajouter une dose de cruauté dans une oeuvre d’horreur mainstream. Ils réussissent aussi à pervertir le concept de « final girl » – l’héroïne qui sera la dernière à affronter le tueur -, dans un dénouement où le déchaînement de violence peut influer sur la perception du personnage par le public. L’épilogue laisse bien évidemment la porte ouverte sur une suite. Si elle advient, il serait bon que Scream cesse de se répéter et décide, pour de bon, de se réinventer.

Bande-annonce

8 mars 2023De Matt Bettinelli-OlpinTyler Gillett, avec Melissa BarreraCourteney CoxJenna Ortega




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