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PARANORMAL ACTIVITY 3

Les origines des phénomènes paranormaux qui poursuivent la jeune Katie, à travers un prequel qui revient sur sa jeunesse…

Critique du film

Attention, « hot takes », comme on dit là-bas : la saga Paranormal Activity mérite mieux. Mieux que le bashing qu’elle encaisse depuis, disons, le premier épisode, qui malgré ses longueurs évidentes et son « simplicisme », demeure à ce jour un pionnier du genre. Le véritable coup de lancement de l’industrie horrifique à petit budget, aujourd’hui représentée par le gourmand Jason Blum. On pourra penser ce que l’on veut du bonhomme, il aura, à cette époque, dégotée la poule aux œufs d’or. Mais un animal qui cache bien son jeu. Cette saga horrifique, impulsée par le no-name Oren Peli, reprendra les codes du mythique Projet Blair Witch, à la sauce 100% hollywoodienne cependant.

Aujourd’hui, force est de constater que le public a suivi, entre l’attention et le plaisir coupable, le train (fantôme). Jusqu’à épuisement, certes, avec un cinquième volet mettant à l’honneur la 3D (une erreur industrielle) à l’occasion d’une conclusion décevante. Or, pour en arriver là, Paranormal Activity a fait le job. Comment oublier ce troisième volet, presque l’ovni de la franchise, qui a délivré les meilleurs moments de frayeur de toute l’aventure de Katie et de sa petite sœur Kristi. 

Vintage horrifique…

L’histoire, qui se déroule en 1988, fait marche arrière comparé aux deux premiers épisodes. Katie et Kristi, ainsi que leur mère Julie et leur beau-père Dennis, s’installent dans une nouvelle maison. Jusque-là, rien de plus banal et pourtant… Pas de surprise : les ennuis commencent. La famille devient témoin de phénomènes paranormaux qui semblent tous liés aux petites filles. Très vite, Dennis tente de tirer les choses au clair et installe (devinez quoi), des caméras ! Fonctionnant comme les deux premiers films, ce troisième épisode reprend en chœur tous les artifices qui a fait la sève de la saga, avec néanmoins quelques idées novatrices, captivantes.

L’esthétique, d’abord, profite de cette ambiance prè-90’s, où les technologies ne sont pas forcément au point, où les caméras se brouillent plus vite, où les esprits se font plus rare. Le jeune couple, plutôt attachant, laisse toute la place aux deux petites filles qui feront peu à peu la connaissance d’un certain « Toby », ami imaginaire (on en a tous eu un !) au caractère disons… trempé. 

Ainsi, Paranormal Activity 3 ne dénote pas du reste mais a le mérite d’expliquer les origines, il faut le dire intéressantes, des mésaventures de la famille de Katie et Kristi. Le scénario, signé Christopher Landon, s’avère efficace : nous servant allègrement d’histoires de sorcières, de démons et de rituels sataniques mais avec une vision sincère et atypique, presque à hauteur d’enfants. Katie, personnage principal du premier épisode, semble en retrait, face à une Kristi (que l’on suit adulte dans le second) qui, en plus d’être adorable, est un esprit « facile » pour l’antagoniste. Et le film nous montre l’esprit s’amuser avec elle. Face à ça, le spectateur est comme les parents : impuissant, à la merci d’une puissance supérieure. 

Ce troisième volet ajoute aussi plusieurs détails croustillants, nourrissant la mythologie de la saga. Il remettra beaucoup de pièces en place, éparpillées par les deux premiers films. Sans être non plus l’épisode qui fait uniquement la jonction.

…et sacrément ludique

Tout au long du métrage, les deux réalisateurs Ariel Schulman, Henry Joost s’amusent du concept de Paranormal Activity. Filmer avec des caméras la nuit, ok, mais pourquoi pas ajouter un système de rotation pour offrir plus de points de vue et ainsi une des meilleures scènes du film (avec la babysitter) ? Pourquoi pas piocher dans la catalogue des légendes urbaines pour en tirer une des plus populaires (Bloody Mary) lors d’un moment de pure tension, face à un miroir ? 

Enfin, le film ne se contente pas de nous montrer l’horreur suggérée. Non, elle est parfois frontale, toujours dans le décor (la scène des meubles suspendus dans la cuisine, une réussite totale). Sans temps morts, Paranormal Activity 3 est un petit bijou d’horreur pop corn, qui n’a pas froid au yeux lorsqu’il s’agit d’expliquer, concrètement ce qui se trame. Le troisième acte est là pour ça : violent, surprenant mais d’une évidence diabolique. Une fois les pièces assemblées, le film nous invite directement à (re)découvrir les deux premiers volets. Il aura fallu un préquel pour marquer l’apogée de la saga Paranormal Activity, qui malheureusement ne connaîtra plus un tel succès par la suite.


Disponible en VOD sur Prime Video


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