OKJA
Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l’animal jusqu’à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l’entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille.
Animal kingdom.
Vivement controversée, la présence de Netflix en compétition cannoise n’en finit plus d’alimenter les débats et de secouer la Croisette. Après avoir été acclamée comme une volonté d’ouverture à l’égard d’un petit écran de plus en plus créatif, la décision d’inclure des films diffusés par la plateforme en sélection officielle a suscité une cohorte d’interminables polémiques. Attisant le brasier, le laconique communiqué du festival stipulant que chaque long-métrage proposé en compétition devrait, dès l’année prochaine, être distribué a achevé l’essor de ces inimitiés sans amoindrir leur portée. Alors que les choses semblaient toutefois s’être calmées en début de semaine, les discussions ont repris de plus belle à la suite des propos tenus par Pedro Almodovar en conférence de presse. Sans crier gare, le président du jury s’est ainsi prononcé sur la question en estimant qu’une Palme d’or devait être diffusée en salles. Une manière comme une autre de faire entendre sa position sur le sujet et de sceller un peu tôt le sort des deux concurrents. Dans ces circonstances tendues, la première projection d’Okja s’est soldée par un ironique problème technique, un incident exceptionnel qui a ravivé les conflits et lancé quelques étranges rumeurs de sabotage.
Au cœur de cette quasi-épopée, les festivaliers en auraient presque oublié qu’ils venaient voir un véritable film, en course pour la Palme d’or, où la seule question plausible de la journée interrogeait, avant tout, le bien-fondé de sa sélection en compétition. Loin de s’inscrire dans une lignée de « films auteurisants », Okja surprend plutôt par son aspect criard et foutraque, replongeant Bong Joon-Ho dans ses vieux travers. Du second degré douteux aux rebondissements mille fois vus, le long-métrage veut faire passer un message fort aux spectateurs sur la souffrance animale et une société consumériste. Louable sur le fond, la tentative échoue pourtant, parasitée par un décalage qui slalome entre une amitié rappelant celle de Mon Voisin Totoro (dans un début réussi et une double-fin touchante) et une dénonciation qui pèse quinze tonnes. Alors qu’Okja pourrait être aussi percutant qu’attendrissant, il doit se contenter d’une narration basique, d’acteurs en roue libre (pauvre Jake Gyllenhaal…) et d’un scénario alignant les passages obligés. C’est d’autant plus rageant lorsque l’on observe, tristement isolés, des moments d’une grande sensibilité perdus dans un océan d’exagération. Un gâchis.
La fiche
OKJA
Réalisé par Bong Joon-ho
Avec Seo-Hyun Ahn, Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal…
Corée du Sud, Etats-Unis – Aventure, science-fiction
Sortie : 28 juin 2017 (sur Netflix)
Durée : 118 min
Énorme navet… j' »en ai pas cru mes yeux.
Le film est tellement manichéen qu’on se demande si ce n’est pas par cynisme ! la prestation de Jake Gyllenhaal est tout simplement ridicule, le message prémâché est creux et le scénario attendu au possible…
quand on voit les critiques dithyrambique dans la presse (slate, libe, le monde…) on croit rêver… Ce navet une critique de la société de consommation ??? Ce film est la société de consommation (Netflix n’est pas une ong que je sache) qui permet à des producteurs millionnaires (brad pitt) et, à des téléspectateurs abrutis par de pseudo films indépendants, de se donner une bonne conscience… le tout arrosé d’un peut de musique tsigane afin de rendre ce coté foutraquo’ludique dépaysant.
La nausée