IN BED WITH MADONNA
Plongée très intime dans l’univers de la chanteuse Madonna, à travers les différentes étapes de tournée mondiale « The Blonde ambition tour » de 1990.
Critique du film
Tourné en 1990, pendant le Blond Ambition Tour de 1990, In bed with Madonna constitue un documentaire qui alterne un somptueux noir et blanc, pour les scènes de coulisses et les moments intimistes, et les couleurs vives d’extraits de concerts, très bien filmés et mis en valeur. S’il prétend donner une image représentative de la personnalité de Madonna, laisse une impression plus que mitigée. On se demande très vite dans quelle mesure ce film est sincère et naturel, ou s’il n’est que pure fabrication marketing visant à la fois à satisfaire les fans de la star qu’à provoquer ses détracteurs.
In bed with Madonna comporte quelques scènes qui peuvent toucher, ainsi les moments avec son père, le bref passage où elle avoue que Sean Penn a été son grand amour, des séquences avec ses danseurs. Le film d’Alek Keshishian offre aussi des moments drôlatiques, mais tout cela n’est-il pas finalement totalement fabriqué, artificiel ? Il faut garder à l’esprit que, comme Taylor Swift ou Billie Eilish plus récemment, Madonna était elle-même une des productrices de ce film, même si celui-ci ne manque pas d’être clivant, tant il tend à conforter dans leurs ressentis respectifs celles et ceux qui admirent l’artiste et la femme Madonna, d’une part, et, d’autre part, celles et ceux qui la conspuent.

Dans ce documentaire – documenteur ? – Madonna apparaît comme un être double. D’un côté, elle matérialise parfaitement un personnage cynique, dominateur et narcissique. D’autres fois, elle semble laisser poindre sa sensibilité et une forme de fragilité, paraissant déçue ou déprimée, quand on ne s’intéresse pas à elle autant qu’elle le souhaiterait. Dépendante de l’attention des autres, Madonna l’est autant de celle de son public que de celui des puritains qui lui sont hostiles.
In bed with Madonna montre la diva se donnant beaucoup de mal pour tenter de choquer et apparaître comme une personnalité sulfureuse et marginale, alors qu’elle colle parfaitement à un star system qui charrie son lot de lieux communs et ne prend des risques que savamment calculés, ne mettant pas en péril son appétence pour le luxe et le clinquant. Un documentaire à réserver essentiellement à celles et ceux déjà conquis·es, les autres risquant de ressentir une légère lassitude, voire une certaine exaspération.
Disponible depuis le 16 mai en blu-Ray ou Blu-Ray collector (édité par Bubblepop)
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