DESTROYER
La ficheRéalisé par Karyn Kusama – Avec Nicole Kidman, Sebastian Stan…
Etats-Unis – Thriller, drame – Sortie : 20 février 2019 – Durée : 123 min
Synopsis : La détective du LAPD Erin Bell a jadis infiltré un gang du désert californien, ce qui a eu de conséquences dramatiques. Lorsque le chef de la bande réapparaît, elle doit fouiller dans le passé pour se défaire de ses démons.
La critique du film
Après avoir découvert dans les confins du catalogue Netflix le très plaisant, toujours intriguant et assez réussi The invitation, on était plutôt curieux de voir le nouveau long-métrage de Karyn Kusama, Destroyer. Fort du choix de Nicole Kidman dans le rôle principal, on pouvait légitimement espérer une belle production et quelques moyens supplémentaires attribués à la cinéaste du fait de la présence d’une comédienne aussi reconnue – et donc prompte à convaincre de nombreux investisseurs.
Malheureusement, Destroyer est une cinglante déception et un éprouvant moment d’égarement pour la comédienne. Elle traine sa carcasse telle une SDF titubante dans ce polar poussif ressemblant davantage à un chemin de croix pour le spectateur que pour sa protagoniste principale. Il faut dire que la démarche transpire la posture, à grands coups de perruque et maquillage ingrat pour la rendre méconnaissable.
T’as le look Coco…
Cabotine comme jamais, elle s’efforce de rendre crédible un personnage grotesque mais il est bien difficile d’éprouver une once d’empathie pour sa détective déchue. Pire, interloqué par la métamorphose de l’actrice, une partie de l’audience risque d’être complètement distraite par cette « détérioration » physique aux dépens de la trajectoire de celle-ci. Heureusement, serait-on tentés de rétorquer.
Pour ne rien arranger, la construction narrative en va-et-vient temporels parait complètement prétexte, comme une vaine tentative d’enfumage visant à masquer l’effroyable banalité de son intrigue digne d’un Kevin Bacon movie. Après tout, Destroyer ne raconte rien d’autre qu’une histoire d’infiltration ayant mal tourné doublée d’un énième portrait de flic cabossé(e) qui s’improvise « vigilante ».
Fait-on film plus laid, en tous points de vue, que ce Destroyer mal fagoté ? Subsiste-t-il un soupçon d’intérêt au delà du changement de look radical de son interprète principale ? Le spectateur n’aura pas besoin de 120 minutes pour répondre à cette interrogation.