COMME DES BÊTES 2
La ficheLa critique du film
Après le succès du premier volet, il ne faisait presque aucun doute que Illumination (Moi, moche et méchant, Les minions) allait mettre en chantier une suite. Car, comme les chiens avec un os, les financiers d’Hollywood ne sont pas du genre à lâcher une bonne affaire et à cracher sur un sequel quand un premier volet a engrangé une belle quantité de cash pas forcément prévue. C’est ainsi que Comme des bêtes 2 a été mis en chantier sans grosse prise de risques. Et à part une anxiété exacerbée du côté de Max, le bestiaire domestique est resté fidèle à lui même : Duke est une grosse boule de poils chaleureuse, la voisine Gidget en pince toujours pour Max, Snowball le lapin est une pile électrique qui s’adapte à sa vie en intérieur et Chloé le chat considère toujours le monde avec condescendance et désintérêt.
Après le film de bande, le scénario de cette suite les sépare dans des aventures indépendantes (qui se rejoignent maladroitement dans le final) : Max et Duke partent à la ferme et doivent faire face à un vieux chien de berger macho qui n’a pas de temps avec leurs névroses de citadins, Gidget doit s’occuper du jouet préféré de Max pendant son absence – mais elle le perd immédiatement dans un appartement rempli de chats – et Pompon, déterminé à devenir un super-héros luttant contre le crime, est convaincu par un toutou nommé Daisy qu’il faut sauver un bébé tigre d’un propriétaire de cirque machiavélique.
Si ce résume vous parait assez peu consistant et globalement décousu, c’est parce qu’il l’est véritablement. Plutôt que d’avoir façonné un film complet et ludique, chaque arc scénaristique ressemble à un épisode de série télévisée animée. Visant clairement les moins de 10 ans, cette comédie riche en animaux trognons et en gags basiques devrait leur plaire. Les plus âgés auront du mal à s’accrocher à un récit guère inspiré, juxtaposant ses séquences sans imagination ni ampleur, comme l’on accolerait différentes saynètes sans avoir façonné de fil conducteur solide. Les adultes, enfin, ne pourront que regretter le manque de rythme du long-métrage superficiel, au propos initiatique limite rétrograde : enseigner aux garçons qu’ils ne doivent pas avoir peur afin de pouvoir prendre en charge chaque situation. Mais ce genre de messages ne n’est-il justement pas responsable de tous les problèmes de la planète à l’heure actuelle ?