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BIENVENUE À SUBURBICON

Frustrant

Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence… Bienvenue à Suburbicon.

Le chant du coeur.

Écrit par les frères Coen et mis en scène par un George Clooney que l’on a connu plutôt incisif par le passé, Bienvenue à Suburbicon a, sur le papier, tout du film subversif qui n’épargnera rien ni personne, à base de déconstruction de la cellule familiale et de critique acerbe de l’ « American Way of Life » sur fond de haine raciale durant les années 50. Autant d’éléments qui auraient très bien pu être transposés à notre époque, tant les choses n’ont finalement que peu évolué. 

Pourtant, le film échoue sur à peu près tous les points. Dès les vingt premières minutes, on sent que quelque chose ne va pas : les vannes tombent à plat, dans un faux-rythme étrange, sans pour autant que cela semble volontairement décalé. Clooney parait, en fait, peu à l’aise avec son matériau, hésitant entre la farce au vitriol et le drame familial. À ne pas savoir sur quel pied danser, le cinéaste et donc le spectateur ne comprennent pas trop l’intention d’un film qui génère davantage l’incompréhension, voire l’indifférence, que le rire et la révolte. Seule l’arrivée d’Oscar Isaac, dans un rôle qui a dû beaucoup l’amuser (en agent d’assurance particulièrement zélé et pourvu d’une jolie moustache), permet d’amener enfin un peu de vie et un touche d’absurde à un récit qui en manque cruellement. Et ce ne sont pas malheureusement pas les quelques effusions gores sortant d’un climax cartoonesque presque hors-sujet qui parviendront à convaincre totalement, tant celui-ci semble plaqué artificiellement au reste du récit.

Bienvenue à Suburbicon est donc un film globalement frustrant, car il ne parvient quasiment jamais à exploiter son potentiel de base et son casting trois étoiles – outre Oscar Isaac, Matt Damon et Julianne Moore font ce qu’ils peuvent pour tenter de donner corps à leurs personnages, mais c’est bien trop peu pour convaincre. Qu’il semble loin le temps de Good night and good luck pour George Clooney…

La fiche

BIENVENUE À SUBURBICON
Réalisé par George Clooney

Avec Matt Damon, Julianne Moore
Etats-Unis – Comédie dramatique
Sortie : 6 décembre 2017
Durée : 
107 min




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