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BABY DRIVER

Synesthésie auto-satisfaite

Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby a un truc pour être le meilleur dans sa partie : il roule au rythme de sa propre playlist. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, Baby cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu.

Hommage à la mix-tape.

Baby driver pourrait bien être au cinéma ce qu’un solo de guitare sans fin serait à la musique. Forçant d’abord l’admiration pour sa dextérité et une maîtrise certaine, le dernier long-métrage d’Edgar Wright est un pur « fantasme de garçon » – pour reprendre les mots de son auteur – qui finit par n’intéresser qu’une niche d’aficionados biberonnés à la pop-culture. Avec son protagoniste principal mutique soudainement fasciné par la serveuse du coin, ce « Driver » ne s’efforce même pas de dissimuler ses références. Au contraire, Wright fonce à toute allure sur l’autoroute des clichés et s’embarrasse pas non plus avec un scénario. Baby driver n’est qu’exercice de style, un petit objet filmique de pure mise en scène avec quelques bad-guys qui cabotinent et une dam’selle en détresse en guise de trophée.

En cherchant à dépoussiérer le film de course-poursuite, Wright s’est posée une contrainte : faire coller sa réalisation à sa bande-originale. Si l’effet synesthétique est plutôt réussi, la soundtrack rétro omni-présente et tapageuse devient vite épuisante. Pire, elle ne parvient guère à cacher le manque de consistance de l’intrigue et le désoeuvrement émotionnel total de sa galerie de personnages. Très convaincue de sa propre coolitude, cette mix-tape audio-visuelle paraît plus conçue pour tourner en boucle sur Spotify que pour faire naître un véritable culte cinéphilique.

Difficile de ressortir de Baby driver sans avoir envie de voler dans les plumes de ce cher Edgar, au profil typique de l’élève surdoué qui se repose sur ses lauriers et se la coule douce au fond de la classe depuis qu’il est devenu populaire.

La fiche

BABY DRIVER
Réalisé par Edgar Wright
Avec Ansel Elgort, Kevin Spacey, Lily James, Jon Hamm, Jamie Foxx..
Etats-Unis – Action, comédie, romance
Sortie : 19 juillet 2017
Durée : 113
 min




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