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BLACK SWAN | Imposture et plagiat inavoués ?

Depuis sa sortie, Black Swan de Darren Aronofsky a été largement célébré par la critique et le public, souvent qualifié de « brillant », de « chef-d’œuvre » ou encore « d’expérience visuelle unique ». Mais face à cet enthousiasme quasi unanime, il paraît nécessaire de nuancer le propos et de rappeler que le film soulève aussi plusieurs zones d’ombre.

La première concerne la performance de Natalie Portman. Couronnée de l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de Nina, elle a été présentée comme s’étant métamorphosée en danseuse étoile après un an et demi d’entraînement intensif. Or, plusieurs révélations, notamment celles de la ballerine Sarah Lane, danseuse à l’American Ballet Theatre, jettent un sérieux doute sur cette version. Lane affirme avoir exécuté l’essentiel des séquences de danse, son visage ayant ensuite été remplacé numériquement par celui de Portman. « Sur toutes les scènes où l’on voit Nina danser en pieds, 5 % seulement ont été tournées par Natalie », déclarait-elle. Une affirmation confirmée par des documents visuels, qui met en évidence l’importance du travail de doublure et d’effets numériques dans le film. Si personne ne conteste les qualités d’actrice de Portman, l’opération de communication orchestrée autour de sa « transformation » interroge, et révèle un certain opportunisme en période de campagne aux Oscars.

La seconde réserve tient au film lui-même. Aronofsky a déjà prouvé son talent avec Requiem for a Dream ou The Wrestler. Mais Black Swan laisse poindre des fragilités, à commencer par ses ressemblances frappantes avec Perfect Blue de Satoshi Kon, thriller animé japonais de 1997. Le cinéaste a nié toute influence directe, mais la proximité narrative et esthétique entre les deux œuvres nourrit le soupçon d’un emprunt dissimulé.

Ces deux éléments – le récit médiatique autour de Portman et la question de l’inspiration – ne suffisent pas à effacer l’impact esthétique du film pour ses admirateurs. Ils rappellent cependant qu’au-delà de l’image séduisante d’un « chef-d’œuvre absolu », Black Swan mérite aussi d’être interrogé pour ce qu’il raconte de l’industrie : ses stratégies de communication, ses zones d’ombre et ses compromis éthiques.

Dernière mise à jour 6 septembre 2025 par Sam Nøllithørpe ⚲ TP




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11 années il y a

[…] Black Swan, Darren Aronofsky suscitait la déception artistique autant que la révolte. S’il a bien démarré outre-atlantique, pas sûr que ce nouveau […]

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