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MA NUIT

Marion a dix-huit ans et a perdu sa sœur. Lorsqu’elle rencontre Alex, ils unissent leur solitude et traversent Paris jusqu’au petit matin.

Critique du film

Avec Ma nuit, Antoinette Boulat signe un film d’une délicatesse rare, où chaque plan semble respirer la poésie de la nuit parisienne. C’est l’histoire d’une errance sans fin, celle de personnages perdus dans le tumulte de la ville, confrontés à leur solitude, à leurs désirs et à leurs inquiétudes. La caméra de la cinéaste épouse leurs pas, capte les réverbères, les vitrines et les pavés humides, transformant Paris en un théâtre de sentiments où l’incertitude devient mélodie et le désespoir une forme de beauté.

La nuit, ici, n’est pas seulement un cadre : elle est personnage, enveloppant les protagonistes d’une aura à la fois fragile et lumineuse. Les silences, les gestes suspendus, les regards échangés ou manqués, tout concourt à créer une tension poétique qui mêle inquiétude et charme, gravité et légèreté. La réalisatrice réussit à rendre palpable cette impression de temps étiré, où chaque instant a des airs d’éternité, et où la ville, loin de rassurer, intensifie le vertige intérieur de ses personnages.

La performance des comédien·ne·s, tout en retenue, amplifie cette émotion diffuse. On se laisse emporter par leur fragilité, par leur humanité précieuse, et par cette capacité du film à transfigurer le quotidien en un espace intime et universel. Ma nuit est un voyage sensible dans les rues de Paris, où la mélancolie se fait progressivement lumineuse et où le désespoir, doucement, jusqu’au lever du jour, finit par toucher au sublime.

Bande-annonce

9 mars 2022 – D’Antoinette Boulat,
avec Lou Lampros, Tom Mercier et Angelina Woreth


Dernière mise à jour 17 septembre 2025 par Sam Nøllithørpe ⚲ TP