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PORTRAIT | Ryan Gosling en cinq rôles

En une poignée d’années, Ryan Gosling est devenu l’un des acteurs les plus adulés. Une ascension impressionnante due à des choix de rôles souvent pertinents et à un charisme certain. Récemment à l’affiche du très récompensé La La Land de Damien Chazelle (pour lequel il a reçu le Golden Globe) et désormais de Song to song de Terrence Malick, l’acteur a enchaîné les bons films et il est passé lui-même derrière la caméra en 2015 avec l’envoûtant Lost River, preuve de la multiplicité de ses talents. Après sa nomination aux Oscars pour son personnage de Dan Dunne dans Half Nelson puis de Sebastian dans La La Land, l’acteur est désormais incontournable sur la scène internationale. Retour sur la carrière de Ryan Gosling à travers cinq de ses prestations les plus marquantes…

 Le rôle de la révélation : Drive

Le personnage iconique de Ryan Gosling, The Driver

Le personnage iconique de Ryan Gosling, The Driver

Attention, lorsque l’on dit le rôle de la révélation, on parle de révélation auprès du grand public. Car Ryan Gosling était déjà connu de bon nombre de cinéphiles grâce à United States of LelandN’oublie jamaisHalf Nelson ou encore La Faille. Réalisé par le danois Nicolas Winding Refn, l’acteur marqua immédiatement les spectateurs par sa présence à l’écran et sa célèbre veste ornée d’un scorpion doré dans le dos dès la projection cannoise du film. Doté d’une véritable identité visuelle hommage aux 80′ et bercé par une BO bourré de synthés, Drive fût à la fois un succès critique et commercial. Ryan Gosling y incarnait un conducteur chevronné empêtré malgré lui dans un véritable bourbier face à des mafieux peu conciliants. Face à ces derniers, le Driver n’hésitait pas à utiliser une ultra-violence souvent inattendue contrastant à la perfection par un Ryan Gosling calme et silencieux. Depuis, les fanarts et autres hommages se sont multipliés sur le net faisant de Drive et de Ryan Gosling deux éléments indissociables de la culture populaire. Nicolas Winding Refn était sans doute loin de se douter du succès qu’allait prendre cette adaptation (très personnelle) du livre de James Sallis…

Le mauvais rôle : Only God Forgives

Ryan se prélasse avant d'aller castagner dans Only God Forgives

Ryan se prélasse avant d’aller castagner dans Only God Forgives

Suite au succès de Drive, Nicolas Winding Refn et Ryan Golsing collaborent de nouveau ensemble. De ce mariage cinématographique naît Only God Forgives, sorte de fils illégitime de Drive. L’acteur y incarne un personnage semblable au Driver : calme, silencieux, violent… mais avec une petite touche en plus nommée « complexe d’œdipe ». Malheureusement, le film tombe vite dans la lourdeur et se révèle au final peu subtil (même si sa sublime photographie tout comme la BO de Cliff Martinez sauvent l’ensemble). Ryan Gosling, malgré tous ses efforts, n’arrive pas à sortir Only God Forgives de sa torpeur, voyant tout son potentiel gâché par l’arrogance artistique de Nicolas Winding Refn. En ressort tout de même une magnifique scène de combat pendant laquelle l’acteur nous offre une superbe chorégraphie et une raclée monumentale de la part d’un policier justicier. Heureusement, Ryan Gosling n’est pas bon qu’à jouer le personnage torturé et muet. La comédie lui va plutôt bien…

Les rôles comiques : Crazy, Stupid, Love et Une fiancée pas comme les autres

Ryan Gosling, déjà en pleine alchimie avec Emma Stone dans Crazy Stupid Love

Ryan Gosling, déjà en pleine alchimie avec Emma Stone dans Crazy Stupid Love

Avant d’être le type costaud exhibant ses abdominaux et triceps quand l’occasion se présente, Ryan Gosling n’était pas forcément un sex symbol. Et son rôle dans Une fiancée pas comme les autres le prouve avec un personnage souffrant d’embonpoint et amoureux d’une… poupée réaliste. Un phénomène sociétal connu depuis des années mais traité ici avec beaucoup de légèreté et parfois de sérieux par l’une des scénaristes de la série Six Feet Under. Cet homme enfermé dans sa propre bulle et peu ouvert aux relations sociales suscite une compassion inévitable. En 2009, Ryan Gosling prend un virage totalement différent en incarnant LE séducteur dans Crazy, Stupid, Love. Toujours la bonne répartie, charismatique, confiant, doté d’une garde-robe impeccable, l’acteur est l’un des bons points de cette comédie qui se réapproprie le genre de la romcom US de façon probante (malgré une fin téléphonée gâchant un peu l’ensemble). Deux ans avant Drive, Ryan Gosling commence à se faire remarquer en tant que nouveau beau gosse d’Hollywood. Plus tard, il étalera son potentiel comique au visage du monde entier avec The Nice Guys de Shane Black.

Le rôle de la confirmation : Blue Valentine

Histoire d'amour tortueuse avec Michelle Williams dans Blue Valentine

Histoire d’amour tortueuse avec Michelle Williams dans Blue Valentine

Si Drive fut le rôle de la consécration, celui de la confirmation était sans aucun doute Blue Valentine. « Éprouvant », c’est ainsi que le Bleu du Miroir décrivait le film à sa sortie et pour cause : cette histoire d’amour d’abord touchante se transforme rapidement en cauchemar. Jonglant entre deux étapes de la vie d’un couple, Ryan Gosling passe d’un séduisant jeune homme à un père de famille se laissant totalement aller. D’une belle rencontre naît un désintérêt progressif de la part de sa femme, incarnée par Michelle Williams, dont l’alchimie à l’écran avec l’acteur canadien est indéniable. Ce dernier passe d’ailleurs très bien de bellâtre en costume, ukulélé à la main, à quarantenaire bedonnant victime de calvitie tentant le tout pour le tout pour sauver son couple. De cette histoire tragique en ressort un Ryan Gosling offrant une large palette d’émotions au service de cette douloureuse expérience ayant lessivé bon nombre de spectateurs. Impossible de ne pas imaginer la dureté d’incarner un tel personnage dont l’amour, le misérabilisme et la peine transparaissent autant à l’écran.

L’incursion derrière la caméra : Lost River

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Avec LaLaLand (mais aussi son groupe Dead Man’s Bones), Ryan Gosling a prouvé qu’il savait danser et chanter. Mais l’acteur est également capable de passer derrière la caméra comme le prouve son premier film : Lost River. Pour l’occasion, l’apprenti cinéaste s’entoure d’une belle équipe avec Matt Smith, Saoirse Ronan, Christina Hendricks ou encore le talentueux acteur franco-algérien Reda Kateb. Le résultat ? Un film étrange mélangeant critique sociale et conte de fée très sombre. La somptueuse photographie de Benoit Debie (Spring Breakers, Enter the Void…) offre un côté fantasmé à l’univers de Lost River et la musique de Johnny Jewell une vraie identité sonore à ce dernier. Le premier film de Ryan Gosling transpire la passion, l’envie d’offrir aux spectateurs ce que l’acteur souhaiterait voir au cinéma. Pas question ici de gros sous, Lost River est à l’image de sa carrière : exigeant. Et nul doute qu’après cette première réalisation, Ryan Gosling ne tardera pas à nous offrir la seconde oeuvre de nous (les fans) attendons avec impatience.

 


Le comédien n’a pas décroché la récompense suprême pour La La Land face au favori Casey Affleck. Quoiqu’il en soit, le canadien a désormais le vent à poupe à Hollywood et ses projets à venir en font saliver plus d’un. Si son film avec Terrence Malick (Song to song) est enfin sorti de terre pour parvenir à nos salles obscures au plus grand ravissement de nos sens, ses nombreux fans attendaient également de le découvrir dans le monde de Denis Villeneuve pour le très ambitieux Blade Runner 2049. En attendant de partir dans l’espace chez Damien Chazelle, qu’il retrouvera bientôt pour First Man, dans la peau du célèbre Neil Armstrong. Un Ryan Gosling galactique ?
N. C. / T. P



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