LES NOUVEAUX MUTANTS | Nouvelle évolution génétique chez Marvel ?

En cette sombre période pour la cinéphilie mondiale, tête basse et poing levé face aux exactions commises par les Weinstein et tous les rats qui commencent à sortir rampants du caniveau, il existe bien peu d’occasions de se réjouir du futur. Alors on prend n’importe quel occasion comme une épiphanie bienvenue, un peu pour faire semblant que tout va bien quand même, un peu parce que certaines annonces questionnent et interrogent légitimement.

Ainsi va la première bande-annonce pour The New Mutants, qui signe là une petite surprise. Petit coup de chapeau, puisque malgré le fait que personne ne l’attendait vraiment, elle arrive à créer un début d’emballement. La raison en est très simple : les quelques 120 secondes présentées montrent là un film s’inscrivant dans l’univers d’X-Men tout en dévoilant avec panache son genre : l’horreur.

QUI ?

Derrière le projet, s’il faut en citer en premier, on commencera exceptionnellement par la production : la Fox. Défendant avec ardeur son bout de gras, ses productions X-Men tiennent la route à travers les années. La trilogie principale, chapeautée par Bryan Singer et Matthew Vaughn, se repose sur de solides bases. Les tentatives annexes, qu’on les trouve franchement réussies (la série Legion) ou franchement à côté de la plaque (Logan), ont le mérite de constamment sortir des sentiers battus. Dans la limite de grosses productions d’une grosse licence, certes, mais l’effort est là et les avis tranchés. C’est déjà plus que les deux gros voisins beaufs bruyants qui se mettent des mandales inter-galactiques juste à côté.

Maintenant que la maison-mère est citée, intéressons-nous à l’enfant casting. Si on suppose bien que Maisie Williams est là pour faciliter les accroches des pigistes de Melty et autres machinBuzz à base de “L’actrice de Game Of Thrones dans un film d’horreur ! Ce qui se passe à la 47ème seconde va vous faire bondir !”, l’Anglaise demeure sympathique à l’écran et on est plutôt curieux de la voir poussée dans ses derniers retranchements. Toutefois, la vraie raison de s’enthousiasmer tout haut tient en un patronyme à 3 éléments : Anya Taylor-Joy. La jeune actrice a déjà deux grosses références entre The Witch et Split. Ce dernier, qu’elle porte sur ses épaules au moins autant si ce n’est plus que James McAvoy, possède d’ailleurs pas mal de points communs avec Les Nouveaux Mutants : de la claustrophobie, du kidnapping, du béton brut qui coule et une absence notable de vitamine D.

Pour compléter le casting, quelques autres noms mineurs. Une caution Stranger Things d’abord avec Charlie Heaton, puisque mettre des tricycles dans un complexe parapsychiatrique, niveau cohérence, c’était pas top. Une caution “prénom de nouvelle génération chelou” avec Blu Hunt. Une caution Netflix International avec Henry Zaga, aperçu dans 13 Reasons Why. Enfin, parce qu’on est des méchants et qu’on ne saurait, tel un séducteur atteint de Tourette, aligner deux compliments sans colporter un peu de venin, la première petite crispation vient de la tête pensante du projet, Josh Boone. Réalisateur malheureux de l’insupportable Nos Étoiles Contraires et du gênant L’amour malgré tout, le voilà donc à contre-emploi sur un film d’épouvante grand public. Après tout, si le premier chemin n’est pas le bon, rebrousser n’est peut-être pas la plus idiote des options.

 

QUOI ?

Bien évidemment adapté de l’arc comic du même nom, The New Mutants narre l’apprentissage d’eux-mêmes de jeunes mutants aux pouvoirs forcément mal contrôlés. La comparaison s’arrête là, puisque contrairement à l’oeuvre originale encore cantonnée dans le milieu scolaire (un angle invoqué mille fois dans la saga), toute la narration se déroule ici dans un bunker scientifique secret et isolé. Un huis-clos médical et paranormal dans lequel personne ne vous entendra crier – même avec quelques chromosomes surnuméraires.

Face au jeune casting présenté plus haut, une figure antagoniste évidemment autoritaire : celle du Dr Cecilia Reyes, dont les véritables intententions au sein de l’étrange institution restent évidemment floues. L’occasion de revoir Alice Braga, révélée par La Cité de Dieu et ramant légèrement depuis pour se dépêtrer d’une carrière internationale questionnable – Predators et Elysium sont on ne peut plus loin de constituer des références solides.

 

QUAND ?

Pour le coup, c’est écrit en gros, en lettre d’or et juste sous le titre, donc si vous avez cliqué sur l’article juste pour choper l’info, vous avez sûrement scrollé plus que vous ne le pensiez pour pas grand chose. Après avoir été prévu pour avril 2018,  puis en février 2019 et enfin en avril 2020, Les nouveaux mutants sortira finalement le 26 août 2020 dans nos salles.

Pour ceux qui avaient lu religieusement de haut en bas et de gauche à droite, poursuivez.. Et allez donc lire ce que j’ai écrit sur les paragraphes d’avant, histoire de rentabiliser les minutes que je grapille sur mes pauses de taf pour vous tapoter tous ces jolies petites lettres.

 

POURQUOI ?

Sûrement parce que la seule chose qui rivalise avec notre mauvaise foi, c’est notre espoir d’avoir face à nous un blockbuster un peu différent, un peu malin, mais sans rêver à déraison non plus puisqu’on est bien conscient d’être avant tout ici sur de l’artillerie lourde. Après tout, La Planète des Singes : Suprématie a ravivé le feu de notre optimisme alors qu’on le pensait éteint à tout jamais. Alors, on le cultive un peu, ce feu, de peur qu’il ne redevienne fumée maussade trop tôt.

Objectivement et sans se lancer dans une suranalyse idiote de ce qui n’est qu’une bande annonce, The New Mutants possède dans ses premières images quelques éléments sympathiques, la promesse d’un croisement genre/Universe souriant, et finalement assez peu de fausses notes, si ce n’est pour cette reprise soi-disant lugubre de “Another Brick In The Wall” de Pink Floyd qui fait plus grincer des dents par cringe que par frisson. Dans tous les cas, le voeu pieu ne se place évidemment pas dans une révolution, mais dans une esquisse de proposition. C’est tout ce qu’il nous faut, pour éviter l’abominable sensation de n’avoir rien à dire en sortant d’un film. On ne voudrait surtout pas, côté X-Men, passer d’excitantes expériences génétiques à de sombres clonages génériques.




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