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ÉTERNITÉ

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POUR / CONTRE

Quand Valentine se marie à 20 ans avec Jules, nous sommes à la fin du 19e siècle. À la fin du siècle suivant, une jeune Parisienne, l’arrière-petite-fille de Valentine, court sur un pont et termine sa course dans les bras de l’homme qu’elle aime. Entre ces deux moments, des hommes et des femmes se rencontrent, s’aiment, s’étreignent durant un siècle, accomplissant ainsi les destinées amoureuses et établissant une généalogie… Une éternité… 

La vie et rien d’autre.

POUR – Il faudra sans conteste aimer l’audace narrative pour se laisser porter par l’étonnant objet cinématographique qu’est Éternité. C’est à la manière d’un album photo que Tran Anh Hung choisit de dépeindre le tableau de trois mères et de leurs familles au début du XXe siècle. D’une génération à l’autre, au fil du temps qui passe, les pages de l’album de souvenirs se tournent au seul rythme de la musique et d’une voix-off reprenant la délicate plume d’Alice Ferney, auteure du roman dont est tiré le film. De temps à autre, cette musique s’arrête, pour mettre en exergue des instants empreints d’une émotion toute particulière. Un parti pris qui montre bien la volonté du réalisateur d’aller à contre-courant des grands violons trop habituels du septième art. Ici l’émotion est simple, tout en retenue. Une forme qui ne fait finalement que résonnance au fond d’Éternité. À travers cette succession de sublimes images d’instants volés, Tran Anh Hung ne fait que raconter la vie. Rien ne saurait ici sortir du cadre de l’amour, de l’enfantement, de la volonté de transmettre et de perpétuer la vie, comme en témoigne également une photographie baignée de lumière et de tons chauds. Le soleil ne se voile que lorsqu’apparait le versant sombre de la vie, la mort, ombre déchirante mais inévitable, qui laisse une trace indélébile, que parviennent seulement à estomper l’éternité des souvenirs et la promesse d’un immuable recommencement. Éternité coule ainsi, en suivant la langueur du temps qui passe, et saura bercer et transporter tout spectateur qui aura su, l’instant d’un film, mettre de côté l’agitation incessante du monde actuel. 7/10

CONTRE – La femme n’est bonne qu’à enfanter, à pouponner et à pleurer sa progéniture, entre deux menus du soir préparés sur un carnet. Dans un roman-photo s’étirant interminablement sur deux heures, Éternité raconte le destin symétrique de trois mères pondeuses incapables de couper le cordon. Avec une mièvrerie rarement égalée, Tran Anh Hung nous impose une fresque féminine (ou misogyne, c’est selon) à la voix off dégoulinante et omniprésente. Incapable de donner un semblant d’âme à son œuvre redondante, il répète ad-nauseam les mêmes schémas et les mêmes scènes sur fond de piano. Un dispositif bien épuisant, où les sourires de béatitude et les yeux bouffis par le deuil demeurent les seuls ingrédients de cette soupe bien indigeste. Ce non-film, précieux et illustratif, s’appréciera tout de même pour son esthétique particulièrement soignée et une paire de scènes sur un canapé (les plus écrites, certainement), touchantes de sincérité. 3/10

La fiche

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ÉTERNITÉ
Réalisé par Tran Anh Hung
Avec  Audrey Tautou, Bérénice Bejo, Mélanie Laurent …
France – Drame
Sortie : 7 Septembre 2016
Durée : 115 min

Rédaction – POUR : Squizzz / CONTRE : ТНОМ РЯИ 




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Bruno31100
Bruno31100
7 années il y a

un peu soporifique; çà manque de dialogue, et la musique est répétitive; on ne comprend pas tout…quelle situation professionnelle ? rentiers ? après guerre, mais laquelle? et que d’enfants conçus et perdus entre les différentes filles, mères, cousines; bref un peu brouillon et long

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