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UN TAXI POUR TOBROUK

En octobre 1942, à Tobrouk, un commando français fait sauter des dépôts d’essence allemands. Quatre soldats parviennent à s’enfuir et se retrouvent bientôt perdus en plein désert. Après une journée de marche harassante, ils repèrent une auto-mitrailleuse allemande et ses cinq occupants. Un seul échappe à la mort et est fait prisonnier. C’est le début d’une aventure étonnante où, face au danger, chacun découvrira la solidarité.

Critique du film

Pour le centenaire de la naissance de Michel Audiard, le Festival Lumière a souhaité rendre hommage au plus célèbre dialoguiste français. Accompagnée de son fils Jacques et de son petit fils Stéphane, la rétrospective pioche parmi les œuvres scénarisées par Michel Audiard des années 50 aux années 80 et offre l’occasion de (re)découvrir les films de cinéastes majeurs (Grangier, Delannoy, Verneuil, de La Patellière, Lautner, Miller…) et de retrouver nombre d’acteurs et actrices qui ont accompagné la carrière du dialoguiste (Gabin, Ventura, Gélin, Blier, Aznavour, Serrault, Belmondo, Jobert, Morgan, Girardot…). Des grands classiques (Les tontons flingueurs, Le Président, Garde à vue…) aux films moins connus (125 rue Montmartre, Une histoire d’amour, L’entourloupe…) en passant par plusieurs adaptations de Simenon, le Festival Lumière permet cette année de replonger avec plaisir dans la langue gouailleuse de Michel Audiard.

L’occasion ainsi de revoir aujourd’hui dans un superbe copie restaurée, Un taxi pour Tobrouk. Sorti en 1961, le film de Denys de La Patellière prend pour cadre la Seconde Guerre Mondiale pour mieux dénoncer la stupidité des conflits militaires. Au milieu d’un désert hostile, quatre hommes des Forces françaises libre et leur prisonnier allemand finissent par briser les barrières imposées par la guerre pour avancer ensemble. Se basant sur un scénario de René Havard et Denys de La patellière, Michel Audiard livre une partition de dialogues vraiment savoureuse, aussi drôle que réfléchie. « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche » est resté dans les annales des répliques cultes, tandis que « À la guerre, on devrait toujours tuer les gens avant de les connaître » résume assez bien l’absurdité dénoncée par le film.

Porté par la sublime photographie en noir et blanc de Marcel Grignon, irradiée du soleil brûlant du désert, et des interprétations solides (superbe casting emmené par Ventura et Aznavour), Un taxi pour Tobrouk est une réussite qui n’a pas volé son statut de classique du cinéma français.


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