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LA DERNIÈRE NUIT DE LISE BROHOLM

Campagne danoise, fin du XIXe siècle. Lise, aînée d’une famille luthérienne, rêve d’émancipation. Mais lorsque sa mère est sur le point d’accoucher, la jeune fille voit sa vie basculer en une nuit…

Critique du film

Elevée dans la tradition luthérienne, Lise participe aux tâches en cuisine, aidant sa mère qui attend un nouvel enfant. Le second ? Absolument pas. On le découvre rapidement, Lise est l’ainée d’une grande fratrie, mais elle ne prévoit ni de devenir à son tour mère au foyer d’une ribambelle d’enfants, ni de s’éterniser à la campagne trop longtemps. En effet, malgré la réticence de son père, elle a pour projet de rejoindre une école à la ville et y voit un moyen d’émancipation.

En cette journée ensoleillée, et avec cette perspective en tête, l’heure est plutôt aux réjouissances. Avec ses amis et ses frères et sœurs, l’ambiance est plutôt légère et bucolique, entre jeux, promenades et chamailleries. Mais le ciel s’assombrit à mesure que la journée approche de sa fin. Hanna, la mère, a commencé le travail d’accouchement et les choses ne se présentent pas vraiment bien. Entre celles qui suggèrent qu’on fasse venir le médecin et celles qui préconisent de se fier aux desseins divins, le sort de la pauvre parturiente semble devoir être confié aux cieux.

La dernière nuit de Lise Broholm

« C’est entre les mains de Dieu maintenant »

Pour autant, Sa volonté n’est peut-être pas celle de Lisa, dont le coeur n’est plus à la fête, et qui pense devoir expier ses fautes pour sauver sa mère. Dans cette communauté très croyante, elle a grandi avec le sentiment qu’un mauvais comportement et quelques pensées sauvages pouvaient lui coûter une punition divine. Alors que la vie de sa mère ne tient plus qu’à un fil, Lise va passer par toutes les émotions durant la nuit, éprouvant un peu plus encore son rapport à la foi, elle qui demeure tiraillée entre son éducation, ses obligations et son désir d’une autre vie loin de la campagne et des dogmes et préceptes familiaux.

En s’attaquant à l’un des classiques de la littérature danoise, pour proposer quelque chose de tout à fait singulier et contemporain, Tea Lindeburg signe un premier film personnel assumant pleinement sa radicalité, en dépit des contraintes techniques (tournage sur pellicule, effets spéciaux, direction de jeunes comédiens) et budgétaires. La cinéaste nordique porte avec audace cette première oeuvre sur la féminité, la perte de l’innocence et l’acceptation.

Bande-annonce

21 septembre 2022Tea Lindeburg, avec Flora Ofelia Hofmann LindahlIda Cæcilie Rasmussen

 




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