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LA CROISADE

Abel et Marianne découvrent que leur fils Joseph, 13 ans, a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Ils comprennent rapidement que Joseph n’est pas le seul, ils sont des centaines d’enfants à travers le monde associés pour financer un mystérieux projet. Ils se sont donnés pour mission de sauver la planète.

Critique du film

Cette année, Thierry Frémaux inaugurait une sélection spéciale, qualifiée d’éphémère, en faveur de l’environnement, baptisée « Le Cinéma pour le Climat » dans laquelle figure une majorité de documentaires, dont Animal de Cyril Dion, et une fiction. Celle-ci n’est autre que le troisième long-métrage de Louis Garrel après Les deux amis et L’homme fidèle. Dans cette comédie très brève, un peu bancale mais rafraîchissante, il donne de nouveau la réplique à sa compagne, Laetitia Casta. Ils incarnent un couple, un brin plus fonctionnel – quoique -, mais ce ne sera pas forcément leur histoire qui sera au centre de l’intrigue. En effet, leur fils unique, Joseph, leur annonce avec pertes et fracas qu’il a vendu de nombreux biens matériels familiaux afin de financer un vaste projet à portée écologique et révolutionnaire.

Cette découverte offre une séquence d’introduction hilarante, chaque conjoint enchaînant les (mauvaises) surprises alors qu’ils réalisent l’ampleur des reventes de leur fiston. Le père lève la voix, très contrarié par la disparition de ses montres et ses meilleures bouteilles, tandis que la mère, d’abord choquée par l’évaporation de ses meilleures tenues de gala et vestiges sentimentaux, tente de comprendre la démarche de son fils.

Née d’une idée de Jean-Claude Carrière avant même l’avènement de Greta Thunberg, cette histoire d’enfants qui se passionnent pour l’écologie arrive dans la lignée des nombreuses marches pour le climat ayant mobilisé une incroyable partie de la jeunesse à travers le monde. Mais La croisade ne se veut pas forcément militante. Avec humour, Louis Garrel tente d’amener un peu de réflexion sous le biais du divertissement, permettant au spectateur de ne pas se sentir écrasé par la morale. En poussant un peu plus loin le curseur sans tomber dans le grotesque, il place les adultes du film – et peut-être, idéalement, quelques uns moins fictifs à l’issue du film – face à leurs incohérences ou leur résignation. Traitant ce sujet inquiétant de manière légère, il permet à La croisade d’ouvrir une brèche quant à la question des utopies et à reconsidérer, s’il le fallait encore, la place qu’occupent les jeunes dans le monde d’aujourd’hui.

Bande-annonce

22 décembre 2021 – De et avec Louis Garrel, et Laetitia CastaJoseph Engel

Cannes 2021 – Le Cinéma pour le Climat




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