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GINGER’S TALE

Potter, un garçon gentil et pauvre, trouve un objet magique appelé la Pierre de Feu, qui le rend riche et cruel. La méchante Reine décide de tuer Potter pour s’accaparer la Pierre de Feu. Seule une fille dénommée Ginger est en capacité de le sauver, grâce à son dévouement.

Critique du film

Un synopsis simple pour un film qui l’est tout autant. Coloré et entraînant, avec un dessin légèrement anguleux et pastel – et en chansons s’il vous plaît – Ginger’s Tale ne révolutionne rien. Pire même, il se montre parfois daté, notamment dans sa narration ou ses enjeux, mais nous y reviendrons. 

Nous avons donc Ginger, héroïne pétillante au cœur vaillant qui – il faut l’admettre – apporte à ce long une lumière toute particulière. Non sans rappeler des personnages comme Raiponce (la couronne et l’indépendance en moins), Ginger ne va vivre des péripéties qu’à travers l’autre protagoniste masculin dénommée Potter. Et l’on tient là le premier gros point qui fâche. On aurait presque la sensation que le fond du long-métrage est un tantinet patriarcal. Il faut dire que malgré ses traits de femme courageuse, Ginger est surtout amoureuse de Potter qui selon elle représente l’homme parfait et fera tout pour (lui) prouver qu’il représente sa perfection. 

Pourtant on s’accroche ici et là à des particularités intéressantes. Comme ce petit côté Burtonien que le film de Schekin distille, oscillant entre l’expressionnisme allemand et une vapeur Victorienne dans son background. En témoigne l’un des personnages phares, inventeur d’un tas de machines plus farfelues les unes que les autres dénommée toutes « OUPS n°xxx ». 

Néanmoins on se rend à l’évidence et le rythme narratif un peu découpé n’aide pas à la clémence. Il manque à cette histoire un peu d’impact. D’autant plus qu’on se surprend à noter une pointe didactique curieuse que la nationalité du film (Russe) tant à confirmer. Au milieu d’un grand manichéisme qui rend le film difficilement intéressant pour un public mature se trouve une morale particulière : l’argent et sa recherche corrompent le savoir-faire de l’artisan et c’est à la communauté fraternelle de l’aider à rentrer sur le droit chemin. Une pointe de marxisme qui aurait pu prendre s’il avait été amené avec plus de subtilité.

Désuet, Ginger’s Tale reste sympathique pour peu qu’on lui pardonne ses écarts. Il trouvera sans doute son public pour son cabinet d’inventions digne du Doc de Retour vers le futur.


Présenté en compétition L’Officielle au Festival international du film d’animation d’Annecy




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